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7 octobre 2006 6 07 /10 /octobre /2006 15:46

Commentaire du Hadith Qudsi

sur les mérites du jeune.

 

 

Rapporté par El-Bukhâri, dans le livre du jeûne, chapitre sur le mérite du jeûne.

 

 

`Abdullah Ibn Maslama nous a rapporté d'après Mâlik, d'après Abî Ezzan­nâd, d'après El-A'redj, d'après Abî Huraïra  qui a dit:

 

 

 « Le Messager d'Al­lah (SallAllahu ‘alaihi wa salam) a dit: « Le jeûne est un refuge (contre l'Enfer). Aussi, lorsque l'un de vous est en état de jeûne, qu'il s'abstienne de se comporter avec grossièreté et ignorance, et si quelqu'un l'agresse ou l'insulte, qu'il dise : «Je suis en état de jeûne », en répétant cela deux fois. Par Celui qui tient mon âme dans Sa main, l'odeur qui sort de la bouche du jeûneur est plus agréable à Allah que l'odeur du musc. Allah dira: «Mon serviteur a laissé sa nourriture, sa bois­son, et son plaisir à cause de Moi! Le jeûne M'appartient et c'est Moi qui le récompense. La bonne action vaudra dix de semblable ».

 

 

El-Bukhâri l'a rapporté aussi dans le livre de l'habillement, chapitre sur ce qui est dit sur le musc.

 

Commentaire de Ibn Hajar al Asqalani :

 

 

La parole : « Le jeûne est un refuge », c'est-à-dire qu'il est un voile et une prévention contre les péchés, car il annihile les passions et les affaiblit. Il a été dit aussi qu'il est un refuge contre l'Enfer, comme il est rapporté dans certaines versions d'Ettermidhî où il et dit : «Le jeûne est un refuge contre le feu ». En effet, le feu est entouré de plaisirs. Il en est ainsi chez Sa`îd Ibn Mansoûr. De son côté, Ahmed a rapporté d'après le hadith d'Abû `Obeïda Ibn El-Djerrâh que le Prophète a dit: «Le jeûne est un refuge tant que le jeûneur ne le transgresse pas ». Eddârimî a ajouté: «Tant qu'il ne le transgresse pas avec la médisance ».

 

El-Qastalâni a dit: «Il y a dans ce hadith une concordance entre les deux choses, dans la mesure où lorsque le jeûneur s'abstient de faire des péchés en ce bas monde, son jeûne sera un refuge pour lui contre le feu dans l'au-delà ».

 

Sa parole: « Qu'il s'abstienne de se comporter avec grossièreté et igno­rance », c’est-à-dire qu'il doit éviter de dire des paroles immorales et de se comporter comme un ignorant avec les gens en leur faisant du tort et en se comportant avec eux en insolent.

 

Chez Sa`îd Ibn Mansoûr, il est dit: «Qu'il s'abstienne de se comporter avec grossièreté et de polémiquer avec les gens ». Certes, cela est interdit dans l'absolu, c'est-à-dire durant le mois de jeûne et en dehors de ce mois, mais il est plus interdit encore durant ce mois, car il est en état d'adoration du Seigneur, par son jeûne et, de ce fait, la désobéissance ne lui sied pas.

 

Sa parole : « Et si quelqu'un l'agresse ou l'insulte». `Iyyâdh a dit: «C'est dire qu'il lui conteste quelque chose ou porte la main sur lui».

 

« Qu'il lui dise: «Je suis en état de jeûne », par deux fois ». Il doit dire cela avec sa bouche, comme l'a soutenu Ennawaoui dans «les Adhkâr » ou avec son coeur comme l'a soutenu El-Mutawalli et rapporté Errâfi'ï d'après les imâms.

 

Et sa parole : «Par Celui qui tient mon âme dans Sa main ! L'odeur qui sort de la bouche du jeûneur... ». Il s'agit du changement de l'haleine du jeûneur, à cause de l'absence de nourriture dans son estomac.

 

« Est plus agréable, aux yeux d'Allah, à l'odeur du musc». Dans la version de Moslem, il est dit : «Plus agréable, aux yeux d'Allah, au Jour de la résurrection ». Une divergence est apparue, dès lors, entre Ibn Essalâh et Ibn Abdussalâm concernant l'odeur qui sort de la bouche du jeûneur, si cela a lieu en ce bas monde ou dans l'au-delà? Ibn Abdussalâm a soutenu que cela aura lieu au Jour de la résurrection en s'appuyant sur les versions de Mos­lem et d'Ennisâ'î.

 

 

En effet, Abû Echeïkh a rapporté avec une chaîne de transmission faible, d'après 'Anas que le Prophète (sallAllahu ‘allaihi wa salam) a dit: «Les jeûneurs sortiront de leurs tom­beaux, et seront connus par l'odeur qui sort de leurs bouches; leurs bouches seront plus agréables, aux yeux d'Allah, que l'odeur du musc ».

 

Quant à Ibn Essalâh, il a soutenu que cela a lieu en ce bas monde, en s'ap­puyant sur le hadith de Djâbir qui dit: «L'odeur qui sort de leurs bouches, lors­qu'ils arrivent au soir, est plus agréable, aux yeux d'Allah, que l'odeur du musc».

 

Ce hadith a suscité des interrogations dans la mesure où Allah est exempt des attributs accidentels comme l'odorat et autres, mais il a été répondu que cela fait partie des métaphores qui servent à rapprocher le sens.

 

Il a été dit aussi qu'Allah les rétribuera, dans l'au-delà, de façon à ce que la saveur de cette rétribution soit plus agréable que l'odeur du musc chez nous.

 

El-Qastalâni a dit ensuite : « Si tu dis : pourquoi l'odeur qui sort de la bou­che du jeûneur et-elle plus agréable que l'odeur du musc, alors que le sang du martyr est pareil à l'odeur du musc, avec tout ce que cela suppose comme risques pour la personne de celui qui meurt en martyr? Je te répondrais ainsi: l'effet du jeûne a plus agréable que l'effet du djihâd, parce que le jeûne et un des fondements de l'Islam indiqués dans le hadith: «L'Islam et bâti sur cinq fondements ». En outre, le djihâd est une obligation qui n'et pas individuelle, mais peut être faite par certains en dehors des autres, tandis que le jeûne est une obligation individuelle. Or, l'obligation indi­viduelle est meilleure que l'obligation communautaire, comme l'a soutenu Echâfi'i: (qu'Allah lui accorde Sa miséricorde).

 

 

L'imâm Ahmed (qu'Allah lui accorde Sa miséricorde) a rapporté dans son Musned que le Prophète (sallAllahu ‘allaihi wa salam) - a dit: «Du dinâr que tu dépenses au service d'Allah et du dinâr que tu dépenses au service de ta famille, celui que tu dépenses au service de ta famille est le meilleur».

 

 

Il ressort de ce hadith, que les dépenses au profit de la famille qui sont une obligation individuelle, sont meilleures que les dépenses au profit d'Allah, à savoir le djihâd, qui est une obligation qui peut être faite par certains en dehors des autres.

 

 

Ceci ne s'oppose en rien à ce qu'a rapporté Abû Dâoud Ettayalisî d'après le hadith d'Abî Qatâda qui dit: «Le Prophète (sallAllahu ‘alaihi wa salam) a fait un prêche et il a parlé du djihâd et de sa préférence sur toutes les oeuvres, sauf les oeuvres prescrites ».

 

 

Il se peut, certes, que ce prêche ait été fait avant l'imposition du jeûne en tant qu'obligation. En effet, le Prophète a dit à l'homme qui l'avait interrogé sur la meilleure des oeuvres: «Pratique le jeûne, car il n'a pas de pareil». Et sa parole : «Le jeûne M'appartient», c'est-à-dire que le jeûneur n'a aucune part dans son jeûne, que ce soit par ostentation ou autres, ou que son jeûne et consacré exclusivement à Moi, car il n'adore pas avec lui un autre que Lui, ou bien que son jeûne et un secret, entre lui et Moi, et il le fait avec dévouement pour Moi. «Et c'est Moi qui le rétribue», c'est-à-dire qui rétribue celui qui le pratique. Or, lorsque le Généreux s'occupe personnellement d'une récom­pense, c'est la preuve que cette récompense sera considérable et énorme. C'est la preuve que cette récompense sera multipliée sans calcul ni nombre. « La bonne action vaudra dix de semblable» et, dans d'autres versions: «Jusqu'à sept cents fois de plus ».

 

 

Les savants sont unanimes sur le fait que le jeûneur concerne ici celui dont le jeûne et exempt de tout péché.

 

 

C'est pour cela qu'il a dit: «Le jeûneur aura deux joies: une joie lorsqu'il rompra son jeûne » et cette joie sera pour son âme bestiale « et une joie lors­qu'il rencontrera son Seigneur », et cette joie sera pour son âme humaine supérieure [Seigneuriale]. Le jeûne lui a fait gagner donc la rencontre de son Seigneur, à savoir Sa vue ». Fin de citation d'El-Qastalâni.

 

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