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17 mai 2006 3 17 /05 /mai /2006 20:58

Les Bonnes Manières
de l'Envoyé d'Allah (saws)

Extrait du "Kitab ach-Chifa'" du Qadhi 'Iyyad


 
Le Prophète était d’un abord doux et plein de délicatesse. Il ne s’adressait à aucun homme en employant un langage qu’il n’aimait pas. Ceci par pudeur et noblesse d’âme.

Aïsha —que Dieu soit satisfait d’elle— rapporte ceci: Lorsqu’on rapportait au Prophète quelque chose de détestable sur quelqu’un il ne disait pas: Pourquoi un tel dit ceci? Mais il disait: Pourquoi certaines personnes font ou disent ceci. Il interdisait donc l’acte répréhensible sans nommer son auteur.

Anas rapporte qu’un homme était entré auprès du Prophète et avait des tâches jaunes sur son vêtement. Il ne lui avait rien dit car il n’opposait à aucun homme ce qui pouvait le gêner. Mais, après son départ, le Prophète (paix et salut sur lui) s’adressa à l’assistance: "Et si l’un de vous lui conseillait de les laver?" Dans une autre version: "de les effacer" Ainsi le Prophète n’avait rien dit devant les gens, pour ne pas mettre l’homme mal à l’aise.

‘Aïsha rapporte encore, dans les Recueils de Hadîths Authentiques: "Le Prophète n’était ni pervers, ni grossier, ni criard dans les marchés. Il ne répondait pas au mal par le mal, mais il pardonnait et ne tenait pas rigueur." (C’est-à-dire, n’était pas rancunier).

D’ailleurs, ce trait de caractère se trouvait rapporté dans sa description contenue dans la Torah, d’après ‘Abdullâh Ibn Salam et ‘Abdullâh Ibn Amrû Ibn al-’Ass.

Ajoutons à cela que, par pudeur, il ne fixait pas du regard et usait de métonymie lorsqu’il était obligé de parler de ce qu’il n’aimait pas.

S’agissant de sa bonne compagnie et de sa politesse avec les diverses catégories de créatures, c’est une donnée que les Traditions authentiques confirment avec abondance.

Ainsi, ‘Alî —que Dieu soit satisfait de lui— rapporte au sujet de la personnalité du Prophète : De tous les hommes il était le plus tolérant, le plus véridique, le plus affable et le plus noble dans sa compagnie.

Abû-l-Hassan ‘AIî Ibn Musharriq al-Anmatî m’a rapporté ceci (dans ce qu’il m’a autorisé à diffuser de son enseignement) de Qays Ibn Sa’d:
‘L’Envoyé de Dieu nous a rendu visite... Il nous a parlé puis, à la fin de sa visite et lorsqu’il voulut partir, Sa’d lui apporta un âne sur lequel il mit une couverture. L’Envoyé de Dieu monta sur le dos de cet âne. Il apprivoisait facilement les bêtes et ne les effarouchait pas. Puis Sa’d dit à son fils: Ô Qays ! Accompagne l’Envoyé de Dieu ! Et Qays d’ajouter: L’Envoyé de Dieu m’a dit: Monte ! Comme j’ai refusé, il m’a dit: Ou bien tu montes ou bien tu t’en vas. Et je suis parti (car je n’osais pas partager sa monture)."


En général, il honorait l’homme le plus important de chaque groupe ou tribu et lui confiait la responsabilité des siens. Il mettait en garde les gens et faisait attention à eux, sans leur cacher sa gaîté et son bon caractère.

Il s’enquerrait de ses Compagnons et accordait à ceux qui le fréquentaient la place qui leur revenait. Ainsi, celui qui s’asseyait à ses côtés, ne pensait jamais qu’il puisse y avoir un autre individu plus noble à sa place. Envers tout homme qui le fréquentait ou qui l’approchait pour quelque chose, il se montrait patient jusqu’à ce qu’il parte et le quitte de lui-même. Et pour celui qui lui demandait une chose, il ne le renvoyait qu’avec cette chose ou avec des propos agréables. Sa bonté, son caractère sublime et son affection couvraient unanimement tous les hommes car, au regard de la vérité, ils sont tous égaux.

Voilà comment le décrivait Ibn Abî Hâla:

"Il était souriant en permanence, affable, d’un abord facile, doux et agréable à fréquenter. Il n’était ni dur, ni grossier, ni criard, ni pervers, ni diffamateur, ni flatteur. Il fermait les yeux sur ce qu’il n’aimait pas et il ne donnait pas à désespérer."


Allah—qu’Il soit exalté— a dit:

Tu as été doux à leur égard par une miséricorde de Dieu. Si tu avais été rude et dur de coeur, ils se seraient séparés de toi..." (Coran III- 159)

Il a dit encore:

Repousse le mal par le bien. Nous connaissons parfaitement ce qu’ils inventent"
(Coran XXIII-96)


Il répondait favorablement à l’invitation, acceptait les cadeaux et les présents et les récompensait même s’il s’agissait de quelque chose de peu de valeur.

De son côté Anas a affirmé: J’ai servi l’Envoyé de Dieu pendant dix ans. Il ne m’a jamais dit: "Ouf’ et il ne m’a jamais dit pour une chose que j’ai faite: pourquoi l’as-tu faite, et pour une chose que j’ai négligée: pourquoi l’as-tu négligée?

Aïsha —que Dieu soit satisfait d’elle— disait: Jamais personne n’a eu un meilleur caractère que l’Envoyé de Dieu. Aucun de ses Compagnons ou des gens de sa maison ne l’invitait sans qu’il lui dise: Me voici.

De même, Jâbir lbn ‘Abdullâh a affirmé: Jamais, depuis que j’ai embrassé l’islam, l’Envoyé de Dieu ne s’est voilé à moi (c’est-à-dire, ne m’a tenu à l’écart) et il ne m’a jamais rencontré sans me sourire.

De même, ‘Abdullâh Ibn al-Hârith disait: Je n’ai jamais vu un homme plus souriant que l’Envoyé de Dieu.

Il plaisantait avec ses Compagnons, se mêlait à eux et leur parlait, cajolait leurs enfants et les faisait asseoir sur ses genoux, répondait à l’invitation de l’homme libre et de l’esclave, de la servante et du nécessiteux, rendait visite aux malades les plus éloignés dans Médine et acceptait l’excuse de celui qui en présentait.

Anas disait encore:

"Jamais l’Envoyé de Dieu n’a éloigné son oreille de quelqu’un qui lui parlait, tant que celui-ci n’éloignait pas sa tête. Jamais il n’a retiré sa main de celle de l’homme qui la lui tenait, tant que celui-ci ne la retirait pas en premier et on ne l’a jamais vu allonger ses jambes devant un homme assis en face de lui ou au milieu de ses Compagnons pour ne gêner personne. Il commençait le premier par saluer celui qu’il croisait et tendait le premier sa main pour saluer ses Compagnons, car il y a plus de mérite en cela.Il honorait celui qui accédait auprès de lui et il lui arrivait même de déployer son habit pour qu’il y prenne place, de lui donner son oreiller personnel sur lequel il s’adossait et de l’inviter avec insistance à l’utiliser s’il refusait. Il appelait ses Compagnons par les noms qui leurs étaient les plus agréables, pour les honorer."

L’on connaît encore ceci sur sa façon de discuter: Il ne coupait pas la parole de son interlocuteur tant qu’il estimait que celui-ci n’avait pas fini de s’exprimer. Puis, lorsqu’il considérait la discussion comme achevée, il y mettait un terme par un signe ou un geste, comme le fait de se lever.

On rapporte également que si un homme venait s’asseoir près de lui pour lui demander quelque chose pendant qu’il priait, le Prophète abrégeait sa prière pour s’occuper de lui, puis en ajoutait une autre après son départ. Et on sait qu’il a abrégé la prière en commun en entendant les cris d’un petit enfant.

Il était donc très accueillant, lorsqu’il ne recevait pas la révélation des versets coraniques ou ne prononçait pas des prônes et exhortations (auxquels cas il était entièrement occupé par sa tache).

Anas rapporte que les serviteurs de Médine apportaient leurs récipients remplis d’eau à l’Envoyé de Dieu une fois la prière du matin accomplie. Il trempait alors sa main dans chaque récipient qu’on lui présentait. Par ce moyen, ces serviteurs recherchaient à obtenir la bénédiction (al-baraka).
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25 janvier 2006 3 25 /01 /janvier /2006 04:27
La parole de l'Imam Shafi'i:
« Si le hadith est authentique, il s’agit de mon Madhhab »



par Gibril F Haddad



L’une des paroles les moins bien comprises de l’imâm al-Shafi’î est sa célèbre phrase : « Lorsque l’authenticité d’un hadith est établie, c’est mon madhhab » Les Savants de l’Ecole ont expliqué, contrairement à l’approche des « salafis », que ce principe s’adresse aux juristes capables de distinguer les hadiths abrogeants et authentiques des hadiths abrogés et faibles ainsi que de dériver les règles en rassemblant les preuves d’après les principes de la Loi et ceux de la langue Arabe. [1]

Al-Nawawî a dit :



Ce qu’a dit l’imâm al-Shafi’î ne signifie pas que quiconque voit un hadith sahih doive dire « C’est le madhhab d’al-Shafi’î ! » , en appliquant simplement le sens littéral ou la signification apparente de cette parole. Ce qu’il a dit s’applique très certainement uniquement aux personnes qui ont le rang de l’ijtihâd dans le madhhab. Et ceci à condition que la personne soit fermement convaincue que l’imâm al-Shafi’î n’avait pas connaissance soit de l’existence du hadith, soit de son authenticité. Et cela n’est possible qu’après avoir recherché dans tous les livres d’al-Shafi’î et d’autres ouvrages similaires de ses compagnons, ceux qui ont pris de lui leur science et les autres personnes semblables. C’est bien sûr une condition difficile à remplir. Peu sont ceux en qui nous retrouvons ces compétences à notre époque. [2]

Ce que nous avons expliqué comportait des conditions car l’Imâm al Shafi’î a cessé d’agir selon le sens apparent de nombreux hadiths, qu’il considérait [authentiques] et connaissait. Cependant, il a établi des règles pour critiquer les hadiths ou leur abrogation ou leur circonstance spécifique ou leur interprétation et ainsi de suite. Shaykh Abu ‘Amr [Ibn al Salâh] a dit :

« Il n’est pas évident d’agir selon le sens apparent de la parole d’al-Shafi’î.

Car il n’est pas permis à tout juriste (faqih) – et encore moi à l’homme du commun (‘âmmi) – d’agir indépendamment selon ce qu’il prend comme preuve provenant d’un hadîth… Ainsi, quiconque parmi les Shafi’ites trouve un hadith qui contredit son Ecole doit examiner s’il est lui-même absolument accompli [en terme de compétence] dans toutes les disciplines de l’ijtihâd, ou sur ce sujet en particulier, ou des questions spécifiques. [Si c’est le cas] alors il est en droit de l’appliquer de façon indépendante.

Dans le cas contraire, s’il trouve qu’aller à l’encontre du hadîth lui pèse – après avoir recherché et n’avoir trouvé aucune justification pour le faire – alors il devrait l’appliquer si un autre Imâm indépendant (mujtahid) qu’al-Shafi’î l’a appliqué. C’est une bonne raison pour lui de quitter l’avis (madhhab) de son Imâm dans un tel cas. "[3]




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[1] Voir, en particulier, Ma‘nâ Qawl al-Imâm al-Muttalibî Idhâ Sahha al-Hadîthu Fahuwa Madhhabî par le Shaykh al-Islâm Taqî al-Dîn al-Subkî; Adab al-Muftî wa al-Mustaftî de Ibn al-Salâh; et le premier volume d’ al-Majmu‘ d’al-Nawawî.

[2] I.e. à l’époque d’al-Nawawî, a fortiori de nos jours. Parmi ceux qui ont vécu au siècle d’al-Nawawî’s figuraient al-Fakhr al-Râzî, Ibn al-Salâh, al-Mundhirî, Ibn ‘Abd al-Salâm, al-Qurtubî, Ibn al-Munayyir, Ibn al-Qattân, al- Diyâ’ al-Maqdisî, Ibn Qudâma, et Ibn Daqîq al-‘îd !

[3] Al-Nawawî, al-Majmu‘ Sharh al-Muhadhdhab (1:64), citant Ibn al-Salâh’s Fatâwâ wa Masâ’il (1:54, 1:58-59). Cf. al-Tahânawî, I‘lâ’ al-Sunan (2:290-291).



http://www.livingislam.org/n/hamm_f.html
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9 janvier 2006 1 09 /01 /janvier /2006 09:10
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Hadith de Hassan sur les qualités de l'Envoyé d'Allah






Extrait de Kitab as Chifa' du Qadhi 'Iyyad.



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Enfin, nous avons jugé utile de clore ces sections par l’évocation du hadîth que rapporte al-Hassan , d’après Abû Hâla. Il renferme, en effet, beaucoup de ces qualités, de ces propriétés et regroupe nombre de ces attitudes et vertus que nous avons évoquées.

Al-qâdî Abû Alî al-Hussein nous a rapporté, d’après une chaîne de transmetteurs qui remonte jusqu’à al-Hassan Ibn Alî Ibn Abî Tâlib :

J’ai interrogé mon oncle Hind Ibn Abî Hâla qui était doué pour la description sur l’aspect physique de l’Envoyé de Dieu afin qu’il me le décrive et que je m’attache à ses paroles. Il m’a répondu par ceci:

"L’Envoyé de Dieu était magnifique et superbe. Son visage avait l’éclat de la pleine lune. Il était plus grand que l’homme trapu et moins grand que l’homme longiligne. Doté d’une grande tête, il avait une chevelure légèrement ondulée, qui ne dépassait pas les lobes de ses oreilles lorsqu’il la laissait pousser.

Il avait le teint éclatant, le front large, les sourcils longs et fins ; ses sourcils étaient fournis sans se toucher, car il y avait entre eux une veine qui charrie la colère. Il avait le nez aquilin et lumineux et celui qui ne le regarderait pas attentivement le trouverait trop long. Doté d’une barbe bien fournie, il avait de grands yeux noirs, des joues émaciées, une grande bouche ornée d’une belle dentition, des poils de poitrine très fins. Son cou était semblable à la nuque d’une statue qui a la pureté de l’argent.

Doté d’une constitution bien équilibrée, il avait un corps solide et ferme, sans déformation entre la poitrine et le ventre, avec des épaules larges et de gros os aux extrémités. Sa peau était claire. Le haut de sa poitrine était lié à son nombril par des poils fins qui formaient une ligne continue. Il était poilu au niveau des bras, des avant bras et du haut de la poitrine, avec des paumes larges, des mains et des pieds charnus, des doigts longilignes, des membres sans défaut, des plantes de pied régulières et lisses sur lesquelles l’eau glissait, il effectuait ses pas posément et marchait dignement.

Il était rapide dans sa marche. Lorsqu’il marchait, c’est comme s’il descendait une pente et lorsqu’il se retournait, il le faisait avec tout son corps. La plupart du temps, son regard était baissé. Sa manière de voir était pour l’essentiel de la réflexion, sans chercher à fixer ce qu’il regardait. Il poussait ses Compagnons devant lui et commençait par saluer celui qui le croisait."


Al-Hassan ajoute: J’ai dit: Décris-moi sa façon de s’exprimer Il m’a dit:

L Envoyé de Dieu était constamment triste et absorbé par la réflexion et la méditation sans connaître le moindre répit. Il ne parlait que par nécessité et gardait longuement le silence.

Il commençait et terminait ses phrases en usant de paroles globales et tranchantes, sans affectation ni insuffisance. Affable, il n’était ni grossier, ni offensant. Il estimait le bienfait même s’il était minime et ne discréditait rien. Il ne blâmait, ni ne louait aucun goût. Rien ne pouvait faire face à sa colère lorsqu’il était question de droit et de vérité jusqu’à ce qu’il les fasse triompher. Il ne s’emportait pas pour lui-même et ne cherchait pas à obtenir gain de cause. Lorsqu’il faisait un signe, son geste était complet.

Lorsqu’il s’étonnait, il retournait sa main et lorsqu’il pariait, il touchait sa paume gauche avec on pouce droit. Lorsqu’il se mettait en colère, il tournait le visage et lorsqu’il se réjouissait, il baissait le regard. Son rire était essentiellement un sourire qui dégageait des dents éclatantes comme les grains blanchâtres des nuages."


Al-Hassan ajouta: J’ai gardé cela un moment, puis j’en ai parlé à mon frère al-Hussein Ibn ‘Alî et j’ai constaté qu’il m’avait devancé à ce sujet. En effet, il avait interrogé son père sur les entrées de l’Envoyé de Dieu, ses sorties, ses séances et son physique. Son père lui en avait tout dit. AI-Hussein a donc rapporté ceci: J’ai interrogé mon père(l'imam 'Ali )sur les entrées de l’Envoyé de Dieu et il m’a répondu en ces termes:

"Ses entrées chez lui s’effectuaient par autorisation divine. Lorsqu’il se retirait dans sa maison, il répartissait son temps en trois parts: Une part pour Dieu, une part pour ses épouses et une part pour lui-même. Ensuite, il divisait sa propre part entre lui-même et ses rapports avec les gens, en s’occupant des gens du commun grâce aux services des gens de l’élite et en n’économisant rien à leur détriment.

Sa gestion de la part du temps réservé à la communauté consistait, entre autres, à accorder ses préférences aux gens selon le degré de leur mérite en matière de religion, car certains avaient un seul besoin à satisfaire et d’autres en avaient deux ou plusieurs. Il s’occupait d’eux et les occupait à servir leurs intérêts et ceux de la communauté en s’enquérant d’eux et en les informant de leurs devoirs. Il disait a ce propos:

"Que ceux d’entre vous qui sont présents informent ceux qui sont absents. Transmettez les besoins de celui qui ne peut pas me les transmettre. Car celui qui transmet aux dépositaires du pouvoir les besoins de celui qui ne peut pas les transmettre, Dieu le soutiendra au Jour de la Résurrection.’

Al-Hussein ajouta: Informe moi de ses agissements dans les rapports publics. Il m’a dit:

L’Envoyé de Dieu gardait sa langue, sauf pour tout ce qui était dans les intérêts des membres de sa communauté, pour les rapprocher et éviter de les diviser. Il honorait les hommes généreux de chaque groupe, leur confiait les responsabilités, mettait les gens en garde, restait vigilant à leur égard sans cacher sa bonté et son bon caractère, de crainte que les membres de sa communauté ne deviennent insouciants ou ne soient touchés par la lassitude.

Il s’occupait de ses Compagnons, confirmait ce qui est bon et l’améliorait, blâmait ce qui est mauvais et le rabaissait, recherchait l’équilibre dans la gestion des affaires en évitant les désaccords et les contradictions. Il affrontait chaque situation avec les armes appropriées sans se départir de la vérité ou la contourner. Ceux qui le représentaient parmi les gens sont ceux qui étaient les meilleurs, et les meilleurs d’entre eux auprès de lui sont ceux qui prodiguaient le plus de conseils aux gens.

Enfin, ceux qui jouissaient de la plus grande place auprès de lui étaient les plus compatissants et attentifs aux autres"


Al-Hussein ajouta encore: Je l’ai alors interrogé sur les séances qu’il tenait et ce qu’il y faisait. Il m’a répondu par ceci:

"L’Envoyé de Dieu ne s’asseyait et ne se levait au cours des séances qu’il tenait qu’après avoir mentionné Dieu. Il ne choisissait pas une place particulière. Lorsqu’il rejoignait des gens déjà assis, il se mettait là où il y avait de la place et il ordonnait qu’on fasse de même.

Il accordait à celui qui s’asseyait avec lui la place qui lui convenait, au point qu’il croyait être le seul individu honoré de la sorte. Avec celui qui s’asseyait auprès de lui ou le fréquentait pour avoir quelque chose, il se montrait patient jusqu’à ce qu’il s’en aille le premier. A celui qui lui demandait quelque chose, il ne le renvoyait qu’après l’avoir satisfait ou lui avoir répondu par des propos agréables.

Supportant les gens grâce à sa tolérance et à son bon caractère, il semblait pour eux comme un père, car ils étaient pour lui égaux en droit, proches et ne se distinguant que par le degré de la crainte révérencielle."

Al-Hussein ajouta aussi: Je l’ai alors interrogé sur son attitude envers ses interlocuteurs. Il m’a répondu par ceci:

L’Envoyé de Dieu était constamment souriant et affable, de caractère docile, agréable à fréquenter, sans être grossier, vulgaire, obscène, criard, diffamateur ou flatteur. Il fermait les yeux sur ce qu’il n’aimait pas et ne faisait pas désespérer ceux qui cherchaient conseil à ses côtés.

Il a évité trois choses: la duplicité, le fait de multiplier les paroles et le fait de s’occuper de ce qui ne le concernait pas. Il s’était départi de trois choses à l’égard des gens: Il ne blâmait et ne raillait personne, ne scrutait pas les défaillances et ne parlait qu’en vue du bien et de la récompense future. Lorsqu’il se mettait à parler, ceux qui formaient son auditoire baissaient la tête et restaient immobiles et silencieux. Ils ne prenaient la parole que lorsqu’il gardait le silence, sans se disputer en sa présence. Ils écoutaient attentivement jusqu’à la fin celui qui parlait en sa présence.

Leur conversation gardait l’empreinte de celui qui l’a commencée. II riait de ce qui les faisait rire et s’étonnait de ce qui provoquait leur étonnement.
Il patientait devant l’hostilité du ton de l’étranger et disait: Lorsque vous voyez celui qui recherche son argument, soutenez-le. Il ne recherchait le compliment que de Celui qui récompense et ne coupait la parole à personne jusqu’à ce qu’il estime son discours achevé, soit en cessant de parler, soit en se levant."


Ici se termine le hadîth que rapporte Sufyan Ibn Waki’.

Dans une autre version al-Hussein ajoute ceci: Je l’ai interrogé sur le silence de l’Envoyé de Dieu et il m’a dit ceci:


Il gardait le silence en vertu de quatre choses: par mansuétude, par vigilance, par considération et par réflexion. S’agissant de sa considération, elle portait sur la justesse de l’examen et l’écoute des gens.

Quant à sa réflexion, elle portait sur ce qui est contingent et ce qui est impérissable.

La mansuétude a été concentrée pour lui dans la patience. Ainsi, aucune chose qui le provoquait n’arrivait à déclencher sa colère. De même, la vigilance a été réduite pour lui dans quatre choses:

Son adoption de ce qui est bon pour qu’on se conforme à lui, son abandon de ce qui est mauvais et laid pour qu’on cesse de le faire, le recours à l’opinion pour tout ce qui améliore sa Communauté et le fait de s’occuper d’elle pour tout ce qui porte sur les affaires du bas monde et de la vie future.


al Qadi Iyad, Ach-Chifa', editions universel.
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9 janvier 2006 1 09 /01 /janvier /2006 08:52
Qu’est ce que la Sunnah ?

Réponse du Shaykh Gibril F Haddad









Question :

Pour le nouveau Musulman chercheur de vérité, comment doit on interpréter la Sunnah ? Doit-on considérer cela comme la ressemblance (ou l’imitation plutôt) des actions du Prophète (Sallallahu ‘alayhi wa salam), ou la lutte pour l’état de son (Sallallahu ‘alayhi wa salam) caractère ?


Réponse :

Wa `alaykum as-Salam

*Sunna, pluriel Sunnan :« cheminement » ou « pratique (s).» La pratique ordinaire du Prophète (Sallallahu ‘alayhi wa salam), incluant ses paroles, ses actions, ces approbations tacites ou ses désapprobations. Les savants du Hadith ajoutent ses traits personnels (incluant ses caractéristiques physiques) à cette définition.


*Les “Sciences de la Sunna (‘ulum al-Sunna) réfèrent à la biographie du Prophète, les chroniques de ses batailles (maghazi), ses paroles et actes de tous les jours ou « cheminement » (sunan) incluant ses qualités morales et personnelles (shama’il), et accueillent également les sciences auxiliaires aux sciences du hadith, comme les circonstances de l’événement (asbab al-wurud), la connaissance des hadiths abrogés et abrogeant, les hadith qui posent problème dans leur compréhension (gharib al-hadith), la critique et l’appréciation des narrateurs (al-jarh wal-ta`dil), les biographies (al-rijal), etc. Ce sens est utilisé par opposition au Qur’an dans des expressions comme : « Qur’an et Sunna » et s’applique à l’usage des Savants du Hadith.
La Sunna dans notre définition consiste dans les récits transmis du Messager d’Allah (Sallallahu ‘alayhi wa salam), et la Sunna est le commentaire (tafsir) du Qur’an et contient ses directives (dala’il) »
(Imam Ahmad ibn Hanbal)
*Les anciens Maîtres en Hadith sunnites comme Abu Dawud et Abu Nasr al-Marwazi utilisent également le terme « Sunna » dans le sens restreint de Doctrine Sunnite, par opposition aux credo des sectes non-Sunnites.

*Dans la terminologie des ussul al-fiqh, ou fondements de la jurisprudence, sunna indique une parole (qawl), une action (fi’l) ou une approbation (taqrir) rapporté du (nuqila ‘an) Prophète (Sallallahu ‘alayhi wa salam) ou quelque chose d’émit par lui autre que le Qur’an.

*Dans la terminologie du fiqh, ou jurisprudence, sunna dénote de tout ce qui est fermement établi (thabata) comme recommandé (matlub) dans la Religion sur la base d’une preuve légale (dalil char’i) mais, sans être obligatoire, dont l’abandon régulier constitue un mépris (istikhfaf) de la Religion et un pêché, et implique un blâme (lawm, ‘itab, tadlil) ; ainsi qu’une punition (‘uquba) selon certains juristes.

Certains ont fait la distinction entre ce qu’ils appellent « Sunna Accentuée » (sunna mu’akkada) ou « Sunna de Guidance » (sunnat al-huda), comme ce que le Prophète (Sallallahu ‘alayhi wa salam) a ordonné, ou ce sur quoi il a insisté, par sa parole ou ses actes, et les autres types de Sunna considérées moins nécessaires dans leur statut juridique, comme les « Sunna non-Accentuées » (sunna ghayr mu'akkada) et les « Sunna d’Habitude » (sunnat al-`ada).

La signification jurisprudentielle de Sunna ci-dessus est utilisée par opposition aux quatre autres des cinq catégories légales pour les actions humaines : fard (obligatoire), mubah (permis, indifferent), makruh (déconseillée, détestée) haram (prohibé) ; et s’applique dans la terminologie des juristes depuis le second siècle Hégirien.

Plus au sujet de la Sunna comme une preuve obligatoire (Hujjiyyat al-Sunna) en anglais sur :

http://www.sunnah.org/fiqh/usul/prob...na/Default.htm



Et Allah est le plus Savant.


Was-Salam



Hajj Gibril Haddad




http://www.livingislam.org/fiqhi/sp1-gfh_e.html#15
http://qa.sunnipath.com/issue_view.a...ID=146&CATE=24
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9 janvier 2006 1 09 /01 /janvier /2006 03:35
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