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23 septembre 2013 1 23 /09 /septembre /2013 19:35

 

Les Divergences entre les Ash'aris et les Maturidis


 

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par l'Imam Shams al-Din Ahmad ibn Sulayman ibn Kamal Pasha (873-940H) [1]


 

Tu dois savoir que Shaykh Abu al Hasan al Ash'ari est l'Imam de Ahl al Sunna et il est à leur tête, suivi par Shaykh Abu al Mansour al Maturidi. Saches également que, comme certains de nos Shaykhs nous l'ont appris, qu'Allah leur fasse miséricorde, les compagnons de Shafi'i et leurs succésseurs l'ont suivi (al Ash'ari) en matière de doctrine tout comme ils suivaient al-Shafi'i en matière de loi. Les compagnons de Abu Hanifa ont suivi Shaykh Abu al Mansour dans la doctrine et suivaient Abu Hanifa quant à la loi.

 

C'est ce que nos Shaykhs nous ont transmit. Et nous nous adressons à Allah Exalté, l'implorant d'accorder à ces deux nobles Imams une récompense généreuse pour ce qu'ils ont dispensés de conseils sincères aux musulmans.

 

Nous nous adressons à Allah Exalté, l'implorant de nous compter parmi ceux qui accomplisses les actions de ceux à qui le succès Divin a été accordé: ceux qui ont traversé le chemin des bien guidés et des réalisés; par Ses largesses, Sa récompense et Sa générosité, Amin! Il n'y a pas de matière à contradictions entre ces deux Shaykhs et leurs partisans sauf sur douze points. [2]


 

Un: al-Maturidi a dit que le Takwin [l'acte de création] est un attribut éternel qui subsiste avec l'Essence d'Allah, comme chacun de Ses attributs, qui est distinct de ce qui est créé [mukawwan], et qui est lié à ce qui est amené à l'existence dans le monde ainisi qu'à chacune de ses constituantes depuis l'instant de sa création. De même que la Volonté d'Allah est éternelle et liée à ce qui est voulu par depuis le moment de son existence, et que Son omnipotence éternelle est liée à ce qui est décreté. [3]


 

Al-Ash'ari dit quant à lui qu'il est un attribut contingent qui ne subsiste pas avec l'essence d'Allah, mais qui selon lui est des attributs d'acte et non des attributs éternels. Il voyait tous les attributs d'acte comme étant contingents, tels que le Takwin, le fait d'amener à l'existence, et l'émergence du monde par la parole: "Soit" (Kun) [4]


 

Deux: Al-Maturidi a dit que la parole d'Allah Exalté n'est pas entendue, plutôt, c'est ce qui renvoit à elle qui est entendu. [5] Al-Ash'ari a dit qu'elle était entendue, comme il est bien connu de l'histoire de Musa. Ibn Furak a dit: "Deux choses sont entendu durant la lecture du récitateur: la voix du récitateur et la parole d'Allah Exalté." Al Qadi Abu Bakr al Baqillani a dit: "La parole d'Allah n'est pas entendue dans le sens conventionnel du terme, plutot; il est possible pour Allah d'accorder à celle qu'Il veut de Ses créatures de l'entendre; et celà en rupture avec la coutume et sans que celà soit par le moyen de lettres et de sons." Abu Ish'aq al Isfrayini et ceux qui l'ont suivi ont dit: "La parole d'Allah ne peut en aucun cas être entendue." C'est ce point de vue qui a été choisi par Shaykh Abu al-Mansour al-Maturidi comme on le trouve dans al-Bidaya.


 

Trois: Al-Maturidi a dit que le Créateur de l'univers est décrit par la sagesse (hikma), que la sagesse a le sens de science ('ilm) ou le sens de maitrise/perfection (ihkam). [6] Al-Ash'ari a dit que si la sagesse prend le sens de science, alors c'est un attribut éternel qui subsiste avec l'Entité d'Allah, Exalté soit-Il, et que s'il prend le sens de maitrise/perfection alors c'est une qualité contingente semblable au Takwin, et l'Entité du Créateur n'est pas décrite par celà.

 

Quatre: Al-Maturidi a dit qu'Allah veut l'obéissance ou la désobéissance pour tous les êtres, qu'ils soient des essences ou des accidents, mais que toutefois l'obéissance advient de par la volonté, le décret, l'ordre, la predestination, l'agrément, l'amour et le commandement d'Allah; tandis que la désobéissance advient par la volonté, le décret, l'ordre, la prédestination d'Allah, mais pas son agrément, son amour ni son commandement. Al-Ash'ari a dit l'agrément et l'amour d'Allah inclut toutes les choses, à l'instar de Sa volonté. [7]

 

Cing: Selon al-Maturidi, il est impossible qu'il soit imposé (à l'homme) la responsabilité légale d'endurer de ce dont on a pas la capacité, mais il reste possible qu'il lui soit imposé une chose qu'il ne peut supporter [8]. Selon al-Ash'ari, les deux sont possibles.

 

Six : al-Maturidi a dit que certains jugements qui relevaient de la responsabilité légale (taklif) sont connaissables par l'intellect, car l'intellect est un outil par lequel le bien et le mal de certaines choses peuvent être compris, et par lequel les obligations de la foi sont comprises, ainsi que l'obligation de gratitude envers le Pourvoyeur de bienfaits. Celui qui a rendu tout cela connaissable et obligatoire est Allah exalté, mais par le moyen de l'intellect, de la même manière que le Messager d'Allah salallahu 'alaihi wa salam a fait connaitre les obligations mais que celui qui les a rendu obligatoire était en réalité Allah, mais par le moyen du Messager salallahu 'alaihi wa salam. Al-Maturidi a dit: "Nul n'est excusé de l'ignorance de son Créateur, et cela à cause de ce qu'il peut contempler à travers la création des cieux et de la terre," et: "Si Allah n'avait pas envoyé les Messagers, il serait tout de même obligatoire pour ses créatures de Le connaitre de part leurs intellects."

 

Al-Ash'ari dit que rien n'est considéré comme une obligation ou une interdiction excepté ce qui est interdit ou rendu obligatoire par la Loi Sacrée, et non par l'intellect, et ceci meme si ce dernier est capable de comprendre le bien et le mal des choses. Selon al-Ash'ari, tous les jugements qui découlent de la responsabilité légale sont pris de la révélation.

 

Sept: al-Maturidi a dit que l'infortuné peux devenir fortuné, et que le fortuné peux devenir infortuné. Al-Ash'ari a dit qu'il n'y a pas de considération à doner à la fortune ou l'infortune excepté à la fin de la vie et au moment de sa rétribution. [9]

 

Huit: al-Maturidi a dit qu'il est rationellement impossible que la mécréance soit pardonnée. Al-Ash'ari a dit que cela était rationnellement possible, mais textuellement rendu impossible.

 

Neuf: al-Maturidi a dit qu'il est rationellement et textuellement impossible pour les croyants de rester éternellement en Enfer ou pour les mécréants de rester au Paradis. Al-Ash'ari a dit que cela était rationellement possible, mais textuellement rendu impossible. [10]

 

Dix: Certains Maturidi disent que le nom et ce qui est nommé (al-ism wa al-musamma) ne font qu'un. Al-Ash'ari croyait qu'il y'a une distinction entre les deux et "l'acte de nommer" (tasmiya). Certains d'entre eux ont divisé un nom en trois catégories: lui-même, autre que lui-même et une troisième catégorie qui n'est ni lui-même ni autre que lui-même. Il y'a un accord toutefois sur le fait que l'acte de nommer (tasmiya) est autre que le nom et ce qui est nommé, et c'est ce qui est établit par ce qui est nommé. Nous tirons cela de Bidaya al-Kalam.

 

Onze: al-Maturidi a dit que le fait d'être de sexe masculin est une condition de la Prophétie, et que par conséquent il est impossible qu'une femme soit Prophétesse. Al-Ash'ari a dit que le fait d'être de sexe masculin n'était pas une condition, et que le fait d'être une femme n'annulait pas ce statut. Nous tirons cela de Bidaya al-Kalam.

 

Douze: Al-Maturidi a dit que l'action du serviteur est appelé aquisition et non création, et que l'acte du Réel (Allah) est appellé création et non aquisition; mais que les deux sont des actions. Al-Ash'ari a dit que "l'action" dénotait du fait d'amener réellement une chose à l'existence, et l'acquisition du serviteur n'est appellé "action" que métaphoriquement. Il a été dit: "Ce qui est possible d'attribuer de façon unique au Tout-Puissant est appellé création, ce qu'il est impossible d'attribuer au Tout-Puissant est l'acquisition." [11]




Notes:

 

[1] Ibn Kamal Pasha (mort en 940 de l'Hégire) était l'un des grands savants et érudits de l'Empire Ottoman. Il était contemporain de al-Hafidh Jala al-Din al-Suyutil, et ces deux savants devinrent célèbres de part leur vaste science. Des comparaisons ont été faites entre la science et l'étendu de Pasha et de Suyuti, et la plupart des savants ont conclut qu'ils étaient égaux, avec al-Suyuti ayant une plus grande maitrise de la science du hadith, et Pasha une plus grande maitrise des sciences rationnelles.

 

[2] "Il n'est pas inconu pour le lecteur que les savants ont mentionné un plus grand nombre de différences que cela. Il semble toutefois que l'auteur se limite à cela du à leur nature évidente." (Sh. Sa‘id Foudah: Sharh Risala al-Ikhtilaf bayn al-Asha‘ira wa al-Maturidiyya, 12)

 

[3] "En d'autres termes, le Takwin est un attribut prééternel qui subsiste avec Allah et qui a un lien contingent effectif avec ce qui est créé au moment ou il est amené à l'existence. Pour cette raison, les savants disent que le Takwin est différent de ce qui est amené à l'existence (al-mukawwan), parceque le Takwin est un attribut prééternel et que ce qui est amené à l'existence est contingent. Pour cette raison, la prétention de certaines racailles hashawi comme quoi les Maturidis seraient d'accord avec eux pour direque les contingents subsistent dans l'entité d'Allah est incorrecte... Et c'est une tromperie car selon les Maturidis, le Takwin est prééternel et non contingent. Il ne doit pas être appellé un attribut dans le sens stricte du terme, mais c'est plutôt un attribut duquel découlent des actions..." (ibid.)

 

[4] "Ainsi, selon al-Ash'ari, le Takwin est une description du même lien de pouvoir en prenant en compte son effet, tandis que pour al-Maturidi, c'est l'attribut prééternel dont viennent la création 

et ce qui est amené à l'existence." (ibid. 13)

 

[5] "Pour al-Maturidi, "ce qui es entendu (al-masmu')" ne s'applique qu'à ce qui est lié au sens de l'ouï... Selon lui, ce qui y est lié sont les sons qui renvoient à l'attribut prééternel. Quant à l'attribut prééternel lui-même, al-Maturidi et al-Ash'ari soutenaient tous deux qu'il n'y avait aucun lien avec les sens et que les sens n'y étaient pas liés. Le désaccord porte sur la possibilité ou non d'entendre un attribut prééternel. Pour al-Maturidi, entendre est conditionné par le moyen des sens, aussi il a nié que la Parole Interieure (Kalam Nafsi) puisse être entendue..." (ibid. 18)

 

[6] "L'Imam al-Maturidi a dit qu'Allah Exalté est décrit par la sagesse, et que la sagesse est une description de l'Essence d'Allah. Ceci renvoit soit à la connaissance des actes précis/parfaits, soit à l'attribut prééternel de Takwin qu'al-Maturidi a affirmé. Cela signifie que la maitrise et la perfection sont des implications du Takwin..." (ibid. 19)

 

[7] "Quand à l'Imam al-Ash'ari, le Ustadh (Pasha) a raporté qu'il croyait que l'amour d'Allah inclut tout accident, qu'il s'agisse d'un acte d'obéissance ou de désobéissance. Cette formulation générale implique qu'Allah aime la désobéissance. Le point de vue correct est toutefois que cela n'est pas la doctrine d'al-Ash'ari. Au contraire, il a dit qu'Allah n'aime la désobéissance que dans la mesure où Il punnit en vertu celle ci, tout comme Il aime l'obéissance dans la mesure où Il récompense en vertu de celle ci. Il y'a donc une distinction entre ceci et ce que Ustadh Kamal Pasha et d'autres ont attribué à al-Ash'ari." (ibid. 29)

 

[8]Al-Maturidi fait la distinction entre une chose légalement rendue obligatoire et une chose qu'on aurait à subir en général.

 

[9] Selon al-Maturidi, la fortune est définie par l'Islam et l'infortune par la mécréance. Selon al-Ash'ari, la fortune est définie par mourir dans l'Islam, et l'infortune par mourir dans la mécréance.

 

[10] Al-Ash'ari se base sur un jugement rationnel tandis qu'al-Maturidi se base sur l'observation de la volonté effective d'Allah.

 

[11] Le coeur de ce désaccord est que al-Ash'ari a soutenu que le mot "action" était littéral quand il était appliqué à Allah (qu'Il est celui qui Agit) et est appliqué de façon métaphorique au serviteur. Al-Maturidi d'un autre point de vue, soutient que le mot "action" est également littéral quand il est appliqué au serviteur.

Traduit du site: marifah.net
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24 août 2009 1 24 /08 /août /2009 20:46

Raison, Argumentation, et Croyance



Par Shaykh Hamza Karamali



Question:

L'existence de Dieu peut elle être prouvée par le seul intellect, sans le concours du coeur, par exemple par la logique formelle? Certains savants soutiennent que c'est possible, et il semble que ce soit la position communément rapportée dans beaucoup de textes classiques sur le sujets. D'autres (comme Shaykh Nuh Keller) disent que ce n'est pas le travail des mutakallimun (théologiens) de prouver l'existence de Dieu, mais seulement de s'assurer que les gens sont conscients de sa possibilité rationnelle. On prétend que l'Islam lui-même ne peut être prouvé, sinon tout le monde serait Musulman. Il m'a été rapporté que des individus du premier de ces deux groupes, (tels que Sidi Abu Qanit al-Hasani, auteur du "Guiding Helper") répliquent que l'avis du second groupe pourrait résulter de la structure et de la nature de leur apprentissage pré-Islamique dans les universités occidentales, et qu'ils n'ont pas pleinement connaissance des réponses des mutakallimun avancés sur certaines des plus récentes argumentations contre l'existence de Dieu qui sont devenues courantes en Occident. Ils se tiennent donc aux déclarations des mutakallimun classiques sur le fait que les Attributs de Dieu peuvent être prouvés rationnellement. J'ai également une autre question plus spécifique. Quelle est la réponse, s'il en existe une, donnée par les mutakallimun de notre époque à la critique de David Hume de l'argument cosmologique de la Cause Première, tout particulièrement concernant l'infinie régression des causes? Enfin, pourriez-vous me dire les noms des savants de notre époque qui se sont fait notamment remarquer pour leur connaissance du kalam (théologie), et tout spécialement ceux qui sont totalement au courant des tendances qui existent en occident?



Réponse:

 

Au Nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très miséricordieux.
 

L'existence de Dieu peut, effectivement, être prouvée par le seul intellect, mais cette démonstration requiert un raisonnement sain et une capacité de déduction méticuleuse comme pré-requis [chez l'auditeur]. En d'autres termes, Allah Très Haut a érigé des signes décisifs qui indiquent Son existence et la véracité de Son Prophète (paix et bénédictions d'Allah sur Lui), mais Il n'a pas rendu ces signes clairs et manifestes.
 
Cela signifie que les personnes qui recherchent sincèrement la vérité, décrouvriront que leur raison indique incontestablement l'Existence de Dieu et la véracité du Prophete Muhammad (paix et bénédictions d'Allah sur Lui). Les gens qui ont décidé de ne pas croire, seront toutefois capables d'élaborer un nombre incalculable de manoeuvres logiques qui leur permetteront d'argumenter et d'objecter ces arguments, non pas parce que les arguments eux-mêmes sont insuffisants, mais parce que de telles personnes ont déjà fait leur choix, qui est celui de ne pas croire. Ils débattent cherchant à arriver à une conclusion qu'ils ont déjà tiré, et non dans le but de suivre la vérité.


C'est là l'état qui fut celui des mécréants de la Mecque: le Prophète Muhammad (paix et bénédictions d'Allah sur lui) leur a apporté des signes clairs, mais ils n'ont pas voulu laisser de coté la voie de leurs ancêtres même après qu'il leur soit apparu clair que la vérité était de suivre la voie du Prophète Muhammad (paix et bénédictions d'Allah sur lui).
 
Débattre avec de telles personnes est inutile et mène à un cycle sans fin d'objections, réponse-à-l'objection, objection-à-la-réponse, réponse-à-l'objection-de-la-réponse etc. Le Qur'an nous enseigne que la manière de traiter avec de tels individus est de présenter ses arguments de manière à les convaincre, mais de ne pas se laisser aspirer dans les débats inutiles qui peuvent en résulter. Ceci est clair dans le verset 2:118 du coran, par exemple, ainsi que dans d'autres versets qui ne peuvent échapper à celui qui lit le Qur'an.
 
Les savants tels que Shaykh Nuh Keller n'objectent pas à la pertinence décisive des argumentations rationnelles [1], mais plutôt à l'utilité d'être amenés à couper les cheveux en quatre dans des débats avec des gens qui ont déjà pris la décision de ne pas croire en Dieu.
 
La façon d'amener ces gens à l'Islam n'est pas de construire des argumentations philosophiques tortueuses, mais de présenter les enseignements de l'Islam d'une manière sensible et rationnelle, tout en faisant appel aux facultés spirituelles et émotionnelles propre aux êtres humains. Le problème avec la plupart des mécréants, qui lancent des discussions philosophiques contre les croyants, est simplement qu'ils ne veulent pas croire. Les débats philosophiques ne sont qu'une façade pour donner l'impression qu'ils sont sincères.
 
Il EST important pour les Musulmans de s'engager dans les débats intellectuels contemporains et de faire briller haut et fort la lumière de l'Islam. Cependant, la façon de le faire n'est pas de se frayer un chemin dans les amphithéâtres philosophiques de notre époque et de mettre en avant ses muscles intellectuels. La da'wa efficace est menée par celui qui est d'abord, et avant tout, un exemple vivant du message qu'il porte. L'intellect tranchant et le discours éloquent sont secondaires. [2]
 
Et Allah sait mieux.
 
Hamza. 


 

notes:

[1] On peut lire l'opinon de Nuh Keller dans l'article en anglais Kalam and Islam, où il défend clairement la pertinence des arguments rationnels. Il dit par exemple:

 
En cosmologie, par exemple, l'origine de l'univers peut être expliquée de manière casuelle, et beaucoup de scientifiques croient actuellement que l'univers a commencé il y a environ quinze milliards d'année dans un cataclysme cosmique qu'ils appellent le Big Bang. Et pourtant, cet évènement qui est le plus extraordinaire de tous, car il est la cause de tous les autres, est d'une certaine façon exclu de la maxime scientifique qui dit que pour expliquer une chose il faut spéculer sur sa cause. Pourquoi le Big Bang? Qu'est ce qui a occasionné son existence plutôt que sa non-existence? Ce n'est pas là une énigme triviale, et encore moins un jeu sur les mots. Si expliquer un évènement est le fait de trouver sa cause, alors le Big Bang n'est pas une "explication" scientifique pour l'origine de l'univers dans le sens stricte du mot. Ici, l'argument du kalam que le contingent doit retourner au nécessaire est toujours d'actualité aujourd'hui, et a été cité par son nom dans des grands travaux comme Theism, Atheism, and Big Bang Cosmology de Craig et Smith. L'opinion cosmologique prévalente parmi les scientifiques est que l'univers a eu un début, et que cela requiert une explication.
 
 [2] L'Imam Ghazali a observé cela il y a presque un millénaire: une de ses plus virulentes critiques contre les philosophes de son époque était que leurs actes et leurs états ne correspondaient pas à leurs théories et à leurs arguments.

 

Source: http://qa.sunnipath.com/issue_view.asp?HD=7&ID=13472&CATE=1

 

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18 avril 2008 5 18 /04 /avril /2008 23:45

 

L'EPITRE DU TAWHID


Par le Sheikh al-Islam, et Grand Sheikh d'al-Azhar

L'Imam Ibrahim al-Bajuri (d. 1277 AH)





Au Nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux.

 

Loué soit Allah, Seigneur des Mondes ; et que la paix et la bénédiction soient sur le Messager d'Allah (salallahu ‘alaihi wa salam).


1. Introduction

 

Et maintenant, le nécessiteux de la miséricorde de son Seigneur Savant et Voyant, Ibrahim al-Bajuri le négligent à dit :

L'un de nos frères, (qu'Allah améliore nos états et nos affaires ainsi que les leurs) m'a demandé d'écrire un bon opuscule incluant les attributs du Maitre et leurs opposés, ce qui est possible à Son sujet (exalté soit Il !), ainsi que ce qui est nécessaire vis-à-vis des messagers, et ce qui est impossible et possible les concernant. Aussi, je lui ai répondu en cela et j'ai dit (par la grâce d'Allah) :


2. Au sujet de la Divinité

Il est obligatoire pour la personne responsable de ses actes de savoir ce qui est nécessaire, ce qui est impossible et ce qui est possible concernant Allah (Exalté soit-Il !).


Le Nécessaire et l'Impossible

L'Existence
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) l'Existence. Son opposé est la non-existence. La preuve en est l'existence des créatures.

La Prééternité
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Prééternité, ce qui signifie qu'Il (Exalté soit Il !) n'a pas de début. Son opposé est le fait d'avoir un début [la continence]. La preuve en est que s'Il avait été contingent, Il aurait été Lui-même dans le besoin d'un créateur, ce qui est impossible.

La Pérennité
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Pérennité, ce qui signifie qu'Il (Exalté soit Il !) n'a pas de fin. Son opposé est l'évanescence. La preuve en est que s'Il avait été évanescent, Il aurait été contingent, ce qui est impossible.

La Dissemblance
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Dissemblance des choses créées, ce qui signifie qu'Il (exalté soit Il !) n'est pas semblable aux choses créées. Par conséquent, Il n'a pas de mains, d'yeux, d'oreilles ou quoi que ce soit qui soit semblable aux attributs des choses créées. Son opposé est la ressemblance. La preuve en est que s'Il était comme les choses créées, Il serait Lui-même créé, ce qui est impossible.

La Subsistance par Lui-même
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Subsistance par Lui-même, ce qui signifie qu'Il (Exalté soit Il !) n'a pas besoin d'un lieu ou d'une détermination [par autrui]. Son opposé est le fait d'être dans le besoin d'un lieu ou d'une détermination. La preuve en est que s'Il avait été dans le besoin d'un lieu, Il aurait été un attribut, et Il est impossible qu'Il soit un attribut ; et s'Il avait été dans le besoin d'une détermination [par autrui], Il aurait été créé, et le fait qu'Il soit créé est impossible.

L'Unicité
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) l'Unicité dans Son essence, Ses attributs et Ses Actes. La signification de l'Unicité dans Son essence est le fait de ne pas être composé de parties. La signification de l'Unicité des attributs est le fait qu'Il n'a pas deux attributs ou plus d'un même genre, comme deux Puissances, etc., et qu'aucune autre chose n'a d'attributs qui ressemblent au Siens (Exalté soit Il !). La signification de l'Unicité des actes est que tous les actes n'appartiennent qu'à Lui. La preuve en est que s'Il avait été multiple, aucune créature n'aurait pu exister.

La Puissance
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Puissance, qui est un attribut éternel qui subsiste dans Son entité (Exalté soit Il !) par lequel il amène les choses à l'existence ou les en fait disparaitre. Son opposé est l'impuissance. La preuve en est que s'Il était impuissant, aucune créature n'aurait pu exister.

La Volonté
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Volonté, qui est un attribut éternel qui subsiste dans Son entité (Exalté soit Il !) par lequel Il détermine pour une potentialité son existence effective ou sa non existence, son indépendance ou sa dépendance, sa science ou son ignorance, etc. Son opposé est la contrainte. La preuve en est que s'Il était contraint, Il aurait été impuissant, et il est impossible qu'Il soit impuissant.

La Science
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Science, qui est un attribut éternel qui subsiste dans Son entité (Exalté soit Il !) par lequel Il sait toute chose. Son opposé est l'ignorance. La preuve en est que s'Il avait été ignorant, Il n'aurait pu être doué de Volonté, ce qui est impossible.

La Vie
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il!) la Vie, qui est un attribut éternel qui subsiste dans Son entité (Exalté soit Il !) qui valide le fait qu'on doive lui attribuer la Science et les autres Attributs. Son opposé est la mort. La preuve en est que s'Il était mort, Il ne serait pas Puissant, Voulant, ou Savant, ce qui est impossible.

L'Ouï et la Vue
Sont nécessaires à Son sujet (Exalté soit Il!) l'Ouï et la Vue, qui sont deux attributs éternels qui subsistent dans Son entité (Exalté soit Il !) et par lesquels les existants sont dévoilés. Leurs opposés sont la surdité et la cécité. La preuve en est Sa parole (Exalté soit-Il !) : «Et Il est l'Audiant, le Voyant » (17:1; 40:20,56; 42:11).

La Parole
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit-Il !) la Parole, qui est un attribut éternel qui subsiste dans son entité (Exalté soit-Il) qui n'est composée ni de mots ni de lettres. Son opposé est le mutisme. La preuve en est Sa parole (Exalté soit-Il!), « Et Allah a véritablement parlé à Mussa » (4:164)

Le fait qu'Il soit Puissant
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il) le fait d'être Puissant. Son opposé est le fait d'être impuissant. La preuve est celle de la Puissance.

Le fait qu'Il soit Voulant
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il) le fait qu'Il soit Voulant. Son opposé est le fait d'être contraint. La preuve est celle de la Volonté.

Le fait d'être Savant
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il) le fait qu'Il soit Savant. Son opposé est le fait d'être ignorant. La preuve est celle de la Science.

Le fait qu'Il soit Vivant
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il) le fait qu'Il soit Vivant. Son opposé est le fait d'être mort. La preuve est celle de la Vie.

Le fait qu'Il soit Audiant et Voyant
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il) le fait qu'Il soit Audiant et Voyant. Leurs opposés sont le fait d'être sourd et le fait d'être aveugle. La preuve est celle de l'Ouï et de la Vue.

Le fait qu'Il soit Parlant
Est nécessaire à Son sujet (Exalté soit Il) le fait qu'Il soit Parlant. Son opposé est le fait d'être muet. La preuve est celle de la Parole.


Le Possible


Accomplir toute chose possible
Ce qui est possible à Son sujet (Exalté soit Il!) est le fait d'accomplir ou de délaisser toute chose possible. La preuve en est que si le fait de faire une chose ou de délaisser son accomplissement était nécessaire pour Lui (Exalté et glorifié), cette chose deviendrait nécessaire ou impossible, ce qui est impossible.



3. Au sujet de la Prophétie


Le Nécessaire et l'Impossible

La Véridicité
Est nécessaire concernant les Messagers (paix et salutation sur eux) la Véridicité. Son opposé est le mensonge. La preuve en est que s'il leur était possible de mentir, la parole d'Allah (les concernant) aurait elle même été mensonge, ce qui est impossible.


La Loyauté
Est nécessaire les concernant (paix et salutations sur eux) la Loyauté. Son opposé est la trahison. La preuve de cela est que s'il leur était possible de trahir par l'accomplissement d'un acte interdit ou déconseillé, il nous aurait été ordonné d'en faire de même, et il n'est pas possible qu'on nous ordonne une chose interdite ou déconseillée.

La Transmission
Est nécessaire les concernant (paix et salutations sur eux) la Transmission de ce qui leur a été ordonné de transmettre à la création. Son opposé est la dissimulation.  La preuve de cela est que s'il leur était possible de dissimuler de ce qu'il leur a été ordonné de transmettre, il nous aurait alors été ordonné de procéder de même et de dissimuler la science, et ce n'est pas possible car celui qui cache une science est maudit (de Dieu).

L'Intelligence
Est nécessaire les concernant (paix et salutations sur eux) l'Intelligence. Son opposé est la stupidité. La preuve en est que s'ils étaient dépourvus d'intelligence, ils n'auraient pas été capable de réfuter leurs détracteurs, ce qui est impossible car le Qur'an a rapporté en maints endroit leur réfutations des détracteurs.


Le Possible


Les Conditions Humaines

Sont possibles les concernant (paix et salutations sur eux) les conditions humaines qui n'impliquent pas une déficience dans leur degré élevé, comme la maladie etc. La preuve en est l'observation que ces conditions se sont bien appliquées à eux (paix et salutations sur eux).
 

4. Conclusion: Questions Diverse.

La Lignée du Prophète (paix et bénédictions d'Allah sur lui) du coté de son père et du coté de sa mère.

Quant à sa lignée du coté de son père, il est notre suzerain Muhammad fils de `Abd Allah, fils de `Abd al-Muttalib, fils de Hashim, fils de `Abd Manaf, fils de Qusayy, fils de Kilab, fils de Murrah, fils de Ka`b, fils de Lu'ayy, fils de Ghalib, fils de Fihr, fils de Malik, fils de al-Nadr, fils de Kinanah, fils de Khuzaymah, fils de Mudrikah, fils de Ilyas, fils de Mudar, fils de Nizar, fils de Ma`add, fils de `Adnan.  Puis de lui jusqu'à Adam (paix et salut sur lui) il n'y a pas de chaine de transmission authentique qui nous a été rapportée.
Quant à sa lignée du coté de sa mère, il est notre suzerain Muhammad fils de Aminah, fille Wahb, fils de `Abd Manaf, fils de Zuhrah, fils de Kilab. Puis elle rejoint la lignée de son père.


Quelques questions sur l'Au Delà

Est également parmi ce qui est nécessaire de connaitre est le Bassin, et le fait qu'il (paix et bénédictions d'Allah sur lui) intercède au jour du jugement, et que cette intercession est unique et propre à lui (paix et bénédiction d 'Allah sur lui).


Les Messagers qu'il est nécessaire de connaitre.

Sont également parmi ce qui est nécessaire de savoir en particulier les Messagers mentionnés dans le Qur'an, quant aux autres, il n'est nécessaire que de les connaitre en général. Quelqu'un a versifié les prophètes qu'il est nécessaire de connaitre:

 

Ils commencent par Adam, puis Idris, Nuh et Hud aussi
Et aussi Salih et Ibrahim sont inclus, oui!

Les Prophètes Loth et Isma'il, Ish'aq et Ya'qub,
Puis Yusuf, le beau, l'inébranlable Ayyub
Shu'ayb, Harun, puis Musa, les deux frères
Al-Yasa', Dhul l-Kifl, Dawud, Sulayman et les autres.
Ilyas, et Yunus, Zakariyya et le reste
Yahya, 'Isa, et Muhammad leur maitre.


Les Meilleurs Générations

Est également parmi ce qui est nécessaire de croire le fait que sa génération (paix et bénédiction d'Allah sur lui) est la meilleure, puis la suivante, puis la suivante.


Les Enfants du Prophète (Paix et Bénédictions d'Allah sur Lui et Sa Famille)


Tout individu doit connaître ses enfants (paix et bénédiction d'Allah sur lui). Ils sont au nombre de sept (selon l'avis correct) : notre maître Qasim, notre dame Zaynab, notre dame Ruqayyah, notre dame Fatimah, notre dame Umm Kulthum, notre maitre 'Abd Allah, connu sous le nom du Bon et Pur, et notre maître Ibrahim. Ils sont tous de notre dame Khadijah la Grande, excepté notre maître Ibrahim qui est de Mariyah la Copte.



 
Ceci conclut ce qu'Allah (Exalté soit-Il !) nous a facilité par Sa providence et Sa générosité.
Louange à Allah, Seigneur des mondes, et qu'Allah bénisse et salue notre Suzerain Muhammad, sa famille et ses compagnons.

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27 janvier 2008 7 27 /01 /janvier /2008 16:58

 

AL-AWWAL : LE PREMIER, AL-ÂKHIR : LE DERNIER
AL-ZHÂHIR : L'EXTÉRIEUR, L'APPARENT, AL-BÂTIN : L'INTÉRIEUR, LE CACH
É

Par Fakhr al Din Razi dans:
Lawami' al bayyinat fi al asma' wa as sifat (Traité sur les Noms Divins)

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J'ai entendu mon Cheikh et père dire : " Lorsqu'Allâh fit descendre le verset suivant : Lui (est) le Premier et le Dernier, l'Extérieur et l'Intérieur (Coran LVII, 3), les Associateurs-polythéistes (mushrikûn) se dirigèrent sur Médine et se prosternèrent. "

Les Maîtres qui s'expriment par formules allusives (arbâb al-ishârât) ont ainsi paraphrasé ce verset :

1 – Le Premier sans commencement (ibtidâ'), Le Dernier sans fin (intihâ'),
L'Extérieur sans procession (ihtidâ'), L'Intérieur sans occultation (ikhtifâ').

2 – Le Premier par la connaissance des coeurs, Le Dernier par le recouvrement des défauts, L'Extérieur par la disparition des afflictions, L'Intérieur par le pardon des péchés.

3 – Le Premier avant toute chose, Le Dernier après toute chose, L'Extérieur par la puissance sur toute chose, L'Intérieur, savant par la réalité de toute chose.

4 – Le Premier avant toute chose par l'antériorité (qidam) et le sans commencement (azaliyya), le Dernier après toute chose par le sans-fin (abadiyya) et l'Éternité (samadiyya), L'Extérieur pour toute chose par les signes probants indubitables (dalâ' il yaqiniyya), L'Intérieur excluant tout rapport corporel, temporel ou quantitatif.

5 – Le Premier par l'existentiation (îjâd) et l'acte déterminant la création (takhlîq), Le Dernier par la guidance et l'assistance (tawfiq), L'Extérieur par la sollicitude (`inâya) et le don de subsistance (tarzîq), L'Intérieur en déterminant l'être des « étants » (mukawwin al-akwân) concrètement.

6 – Le Premier qui « origine » tout premier, Le Dernier qui vient après tout dernier, L'Extérieur qui extériorise tout extérieur, L'Intérieur qui intériorise tout intérieur.

7 – Le Premier par la science du sans-commencement, Le Dernier par la Décision arrêtée (hukm) dans le sans-fin, L'Extérieur par l'argument que les créatures discernent, L'Intérieur transcendant toute modalité.

8 – Le Premier par l'Essence, Le Dernier par les Qualités, L'Extérieur par les signes qui provoquent les intuitions (âyât), L'Intérieur qui échappe à toute estimation (tawahhumât) et imagination (takhayyulât).

9 – Le Premier par la Nécessité (wujûb) et la Primordialité (qidam), Le Dernier par la Transcendance (tanzîh) qui exclut l'extinction (fanâ') et la privation d'être (` adam), L'Extérieur sans vision (ru'ya), L'Intérieur sans introspection (rawiyya).

10 – Le Premier par la Révélation descendant (nuzûl) de l'Origine jusqu'aux confins extrêmes, Le Dernier par l'Ascension (` urûj) depuis les derniers degrés jusqu'aux premiers, L'Extérieur par les signes probants (dalâ'il) et les évidences (bayyinât), L'Intérieur excluant toute analogie (mushâbaha) avec les réalités intelligibles et sensibles.

11 – Le Premier par la Foi (îmân), Le Dernier par la Satisfaction (ridwân), L'Extérieur par l'Acte parfait (ihsân), L'Intérieur par la Grâce (intinân).

12 – Le Premier par la justice (`adl), Le Dernier par la longue-générosité (tawl), L'Extérieur par l'opération (fi 'l), L'Intérieur par la faveur surabondante (fadl).

13 – Mujâhid a dit : Le Premier sans l'intervention (tadbîr) de personne, Le Dernier sans le retard (ta 'khir) de personne, L'Extérieur sans l'assistance (taqwiya) de personne, L'Intérieur sans la crainte (khawf) de personne.

14 – Le Premier par l'acte créateur (khalq) ; Le Dernier par la sustentation (rizq), L'Extérieur par la vivification (ihyâ'), L'Intérieur par la mortification ou acte de faire mourir (imâta), car c'est Lui qui vous a créé puis vous a fait mourir puis vous a fait vivre (Coran XXX, 40).

15 – Le Premier sans lieu d'apparition (matla'), Le Dernier sans lieu de disparition (maqta') L'Extérieur sans avoir à s'approcher (iqtirâb), L'Intérieur sans avoir à s'occulter (ihtijâb).

16 – Le Premier par le Sans-commencement, Le Dernier pas le Sans-fin,
L'Extérieur par l'Unité (ahadiyya), L'Intérieur par l'Impénétrabilité (çamadiyya).

17 – Muhammad b. 'Ali-at-Tirmidhî a dit : Le Premier par la concorde (tale), Le Dernier par l'imposition (taklif), L'Extérieur par la conduite (taçrîf), L'Intérieur par l'information (ta'rif).

18 – Le premier par l'acte déterminant l'être (takwîn), Le Dernier par l'acte produisant la compréhension (talqîn), L'Extérieur par l'explicitation (tabyîn), L'Intérieur par l'embellissement (tazyîn).

19 – Une autre interprétation résulte des quatre versets suivants :
Le Premier : En vérité, Notre Dire à une chose lorsque Nous la voulons est SOIS ! (kun) de sorte qu'elle est (fa yakûn) (Coran XVI, 40).
Le Dernier : Allâh a affermi ceux qui ont été fidèles à la Parole immuable en la vie d'ici-bas et en la vie future (Coran XIV, 27).
L'Extérieur : Allâh veut vous donner l'évidence et vous guider dans les voies de ceux qui vont ont précédés... (Coran IV, 26).
L'Intérieur : ... mais Allâh vous a rendu la foi aimable et l'a embellie dans vos coeurs (Coran XLIX, 7).

20 – Le Premier commence par produire l'excellence (ihsân), Le Dernier accorde la faveur d'un beau pardon, L'Extérieur l'est par les signes qu'Il manifeste et par Ses Opérations, L'Intérieur par Sa Bienveillance subtile (lutf) et par Sa Beauté (jamâl).

21 – Le Premier par la Guidance (idâya), Le Dernier par la prévenance (ri' âya), L'Extérieur par la suffisance (kifâya), L'Intérieur par la sollicitude ( `inâya).

22 – Le Premier par la primauté de Son Amour (mahabba) envers Ses Saints, Le Dernier par Son Courroux (ghadab) primordial contre Ses ennemis, L'Extérieur par Sa Théophanie (tajallî) en ce bas-monde sur le coeur des êtres d'une pureté transparente (açfiyâ'), L'intérieur en dérobant à Ses ennemis la Vision de Lui dans la vie future.

23 – Premier par l'excellence de la connaissance qu'Il prodigue (ta'rîf), Le Dernier par Son assistance et Sa confirmation (ta'yîd), L'Extérieur par Son Bienfait (ni 'ma), L'Intérieur par Sa Miséricorde (rahma).

24 – Le Premier par ce qui provoque le bonheur (is 'âd), Le Dernier par l'assistance (indâd), L'Extérieur par l'existentiation (îjâd), L'Intérieur par la droite direction (irshâd).
Allâh a dit : Il a répandu sur vous Ses bienfaits extérieurs et intérieurs (Coran XXXI, 20) : l'Extérieur en vous illuminant par les effets (âthâr) de Ses bienfaits ; l'Intérieur en faisant briller pour vous les lumières de Sa Connaissance.

QUESTIONS SUR LA RÉALITÉ DIVINE

Sache que plusieurs questions peuvent se poser sur la réalité du huwa, Lui (placé en tête du verset LVII, 3 précité, Lui est le Premier et le Dernier, et l'Extérieur et l'Intérieur).


1- Est-ce (bien) Lui (hal-huwa) dont-il s'agit ?

On répond à cette question en faisant référence à des versets qui indiquent Son existence (wujûd), le texte coranique en mentionne un grand nombre. Par exemple : l'allusion faite par Abraham, l'Ami intime - sur lui la paix - : Mon Seigneur (est) Celui qui fait vivre et mourir (Coran II, 258).

Telle aussi la mention que fait Moïse - sur lui la paix - à qui Allâh a parlé : Votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres... (Coran XXVI, 26) : Notre Seigneur (est) Celui qui confire la norme créaturelle à toute chose et guide en conséquence (Coran XX, 50).


2 - Comment est-Il ? (kayfa huwa)

Réponse : Sa modalité (kayfiyya) est la négation de toute modalité : Aucune chose ne Lui est semblable (laysa kamithlihi shay'in) (Coran XLII, 11).


3 - Qu'est-il ? (mâ huwa)

Réponse : Comme demanda Pharaon : Et qu'est (mâ) le Seigneur des êtres de l'Univers ? (Coran XXXVI, 23). Moïse répondit : Votre Seigneur et le Seigneur de vos premiers ancêtres (Coran XXVI, 26), c'est-à-dire qu'il n'y a pas de voie à la Connaissance de Sa Quiddité (mâhiyya) mais une à la connaissance des preuves de Son Existence, de Sa Puissance, de Sa Science et de Sa Sagesse.


4 - Combien est-Il ? (kam huwa)

Réponse : Votre Dieu est un Dieu unique (Coran 163). Dis, Lui Allâh (est) Un (Coran CXII, 1).  S'il y avait dans Ciel et Terre des dieux (âliha) autres qu'Allâh, tous deux (ciel et terre) se corrompraient (Coran XXI, 22).


5 - Où est-Il ? (ayna huwa)

Réponse : C'est Lui qui domine invincible Ses serviteurs (Coran VI, 61). Ils craignent leur Seigneur au-dessus d'eux (Coran XVI, 50). Le Tout-Miséricordieux sur le Trône établit Son Assise homogène (Coran XX, 5).

Ces versets font bien allusion à la supériorité (fawqiyya) par la Toute-Puissance, la Contrainte et l'Exaltation (isti 'lâ') sans localisation ni direction.


6 - Pourquoi est-Il existant (mawjûd), savant et puissant ? Et de plus pourquoi opère-t-Il après qu'Il n'a pas été agissant ?

Réponse : Il n'est pas interrogé sur ce qu'Il fait alors qu'ils sont interrogés (Coran XXI, 23).

La preuve authentique résultant de ce postulat (qadiyya) est que la finalité (intihâ') des êtres possibles (mumkinât) est inexorablement l'Être nécessaire par soi (al-wâjib bi dhâtihi) dont il est impossible de déterminer les motivations (al-mumtani` ta `lîlahu). Il est donc absurde de vouloir déterminer la cause de Son Essence, de Ses Qualités et de Ses Opérations !


7 - Quelle chose est-Il ? (ayyu shay'in huwa)

Réponse : Lui connais-tu un homonyme ? (Coran XIX, 65).

En effet, la question : « Quelle chose ? » concerne une chose qui partage certains aspects de sa nature avec d'autres. Mais aucune chose ne peut s'associer au Vrai dans Sa réalité d'essence ni dans la Majesté de Ses Qualités. Et tel est bien le sens du verset précité : Lui connais-tu un homonyme ? Connais-tu une chose qui Lui soit semblable en essence et en qualité au point que celles-ci obligeraient à le dégager de cette ressemblance et de ce copartage ?


8 - Quand fut t-Il ? (matâ kâna)

Réponse : Lui (est) le Premier et le Dernier, l'Extérieur et l'Intérieur (Coran LVII, 3).

Certes, tout être concerné par la question : Quand été ? reste en fait déterminé par le temps et est précédé par la privation d'être (`adam) qui lui est donc antérieure. Mais, Lui, Allâh, n'a pas de premier ; plus même, Il demeure le Premier de toute chose. Il n'a pas de dernier mais Lui est le Dernier de toute chose. Sa perdurance (dawâm) transcende toute chronologie et Sa permanence (baqâ') dans Sa sainteté est exempte de notre parole : Il était (kâna) ou Il sera (yakûn) puisque toutes ces notions sont des caractéristiques de l'être qualifié par l'adventicité (hudûth) et la contingence (imkân ou possibilité) qui ne peuvent convenir à l'Eternité divine (sannadiyya).

La signification des versets suivants se rapporte à l'Eternité sans commencement ni fin :

Toute chose (est) périssante (hâlik) sauf sa (ou Sa) face (Coran XXVIII, 88), car Allâh transcende le périssable (hilâk) et la privation d'être tant dans le passé que dans l'avenir. N'as-t-Il pas dit : Tous les êtres sur terre passent alors que la Face de ton Seigneur détentrice de Majesté et de Générosité persiste ( Coran LV, 26/27). Béni soit Celui dans la Main de Qui est le Royaume (Coran LXVII, 1 ). Le terme Béni (tabâraka) dérive de la racine BaRaKa dont l'une des significations est : demeurer quelque part. Ce dernier verset confirme que l'existence d'Allâh est perdurable, sans commencement ni fin.


9 - On questionne sur Son Règne (mulk - l'acte de régner, de posséder).

Allâh a dit : Dis ! mon Dieu, Possesseur du Règne (mâlik almulk), Tu accordes le Règne à qui Tu veux... (Coran III, 26). C'est dire que tout royaume hors le Sien est sujet à perdition. Il dit encore : Béni soit Celui dans la Main de Qui est le RègneGloire à Celui dans la main de Qui est la Royauté céleste (malakût) de toute chose (Coran LXVII, 1). (Coran XXXVI, 83).

De plus, Allâh montre avec évidence que ces réalités sont appelées à disparaître le Jour de la Résurrection selon cette parole : A qui est le Règne en ce Jour ? A Allâh l'Unique, le Réducteur ( Coran XL, 16).


10 - On questionne sur Sa Science

Allâh dit : Savant de la Réalité occultée et de la Réalité attestée (Coran VI, 73). Chez Lui (sont) les Clés de la Réalité occultée. Ne les connaît que Lui ( Coran VI, 59).

En outre, Allâh désavoue tout ce qui va à l'encontre de la science tel le sommeil (nawm) car n'a t-II pas dit : Ni l'assoupissement ni le sommeil ne Le prennent (Coran II, 255). Tel aussi l'oubli, car : Ton Seigneur n'est pas oublieux (Coran XIX, 64) ; telle encore la préoccupation d'une chose à l'exclusion d'une autre puisqu'Il ne s'occupe pas d'une affaire au détriment d'une autre.


11 - On questionne sur la Parole (kalâm)

Allâh a dit : Si les arbres de la terre (étaient) des calames et si la mer étalait son encre et encore sept mers pareilles à elle, les Paroles d'Allâh ne seraient pas consommées. En vérité, Allâh (est) Très-Inaccessible et Très-Sage (Coran XXXI, 27). Si la mer était une encre étendue pour (répandre) les Paroles de mon Seigneur, la mer serait consommée avant que ne le soient les Paroles de mon Seigneur, même si Nous apportions une étendue d'encre semblable (Coran XVIII, 109).


12 - On questionne sur les modalités (kayfiyya) d'Allâh

Allâh a dit : A Allâh le Commandement avant et après. Ce Jour, l'âme n'aura aucun pouvoir sur une autre âme. Ce Jour-ci le Commandement (est) à Allâh (Coran LXXXII, 19).


13 - On questionne sur les Noms d'Allâh :

A Allâh les Noms excellents. Invoquez-Le par eux (Coran VII, 180).

Il a précisé aussi : Dis ! Invoquez Allâh ou bien invoquez le Tout-Miséricordieux, quel que soit ce que vous invoquez, à Lui les Noms excellents (Coran XVII, 110).

Il a mentionné des Noms et des Qualités dans les derniers versets de la sourate al-Hashr, Le Rassemblement (Cf Coran LIX, 22 à 24).


14 - On questionne sur la Réalité essentielle qui Lui est propre et sur le tréfonds de Son Impénétrabilité (çamadiyya).

Il dit : L'Extérieur et l'Intérieur. Il est l'Extérieur par l'Existence, la Toute-Puissance, la Sagesse en vertu des signes probants excellents.

Il est l'Intérieur s'occultant aux intelligences en vertu de l'excellence de la Réalité essentielle qui Lui est propre et du tréfonds de Son Impénétrabilité.

Telle est l'exégèse commune à ces quatre Qualités divines. Quant à celle qui concerne chacune d'elles en particulier, nous en ferons la présentation suivante :


I - AL-AWWAL : LE PREMIER

C'est le Primordial (qadîm) sans commencement (azalî) qui ne peut jamais être précédé par la privation d'être (`adam).

Mais alors, une double question se pose : la réalité du Dieu-Producteur (wujûd al-bârî) et celle du monde (`âlam) sont-elles simultanées ou bien celle du Dieu-Producteur précéde-t-elle celle du monde ?

Dans le premier cas, il en découlerait soit la primordialité (qidam) du monde, soit l'adventicité (hudûth) du Dieu-Producteur - Exalté soit-Il. Or, les deux éventualités sont absurdes.

Dans le second cas, si le Dieu-Producteur précédait le monde d'une durée déterminée (madda mutanâhiya), Son adventicité en découlerait (en raison de celle du monde). Si, d'autre part, Dieu le précédait d'une durée sans fin, celle-ci entraînerait qu'Il ne fût pas Premier, en conséquence de quoi le temps (zamâl) serait primordial (qadîm), ce qui est absurde !

La réponse à donner à cette difficulté est la suivante :

L'antériorité (taqaddum) du hier (al-ams) par rapport à aujourd'hui (al-yawm) sort du temps (zamâl). S'il n'en était pas ainsi, il faudrait que le temps lui-même fût temporel (zamânî). De même que nous concevons l'antérieur du hier par rapport à aujourd'hui hors de la condition temporelle, de même, l'antériorité du Dieu-Producteur par rapport au monde n'est pas temporelle. Cet argument résoud toute la question.


II - AL-ÂKHIR : LE DERNIER

Jahm b. Safwân prétendait qu'Allâh accorde la récompense aux gens qui la méritent et le châtiment à qui il est destiné en suite de quoi Allâh fait disparaître le Paradis et ses hôtes et l'Enfer et ses habitants, si bien que rien ne demeure avec Allâh.

De même qu'Allâh est existant (mawjûd) dans le Sans-commencement sans qu'aucune chose soit avec Lui, de même reste-t-Il existant dans le Sans-fin sans qu'aucune chose soit avec Lui.

Pour soutenir ce point doctrinal, il présente plusieurs arguments :

Le premier :

Lui est le Premier et le Dernier (Coran LVII, 3). Allâh est premier puisqu'Il est existant sans qu'aucune chose soit avec Lui et de même est-Il dernier puisqu'Il est permanent dans ce qui ne cesse point et qu'aucune chose n'est avec Lui.

Le deuxième :

Allâh dit : Eux seront perpétuellement (khâlidûn) dans le Feu tant que dureront les Cieux et la Terre à moins qu'Allâh ne le veuille autrement. Ton Seigneur fait ce qu'Il veut (Coran XI, 107).

Allâh a donc déterminé la perpétuité (khulûd) du Feu en fonction de la durée (dawâm) des Cieux et de la Terre à moins que ton Seigneur ne le veuille autrement. Or, cette durée peut avoir un terme. Il faut donc que la permanence du Paradis et de l'Enfer ait un terme.

Le troisième :

Si Allâh ne connaissait pas le nombre des motions (harakât) des hôtes du Paradis et de l'Enfer, cela constituerait une cause d'ignorance pour le Seigneur ; mais s'Il a cette connaissance, cela implique un terme (au Paradis et à l'Enfer).

Le quatrième :

Les futurs contingents (hawâdith mustaqbila) impliquent la discontinuité propre au nombre. Or, tout ce qui est de la sorte a un terme.

Sache-le ! La plupart des hommes religieux (ahl al-dîn) sont d'accord sur la permanence (baqâ') du Paradis et de l'Enfer. Leur argument est que cette permanence est possible (mumkin). L'enseignement traditionnel (sam`) arrive à cette conclusion. Il faut donc conclure à leur permanence. Pour expliquer cette possibilité (imkân) Jahm b.Safwân précise ceci : Si cette permanence n'était pas possible, l'inverse d'une possibilité devrait entraîner une impossibilité en soi. Or cette conséquence ici est absurde.

La Tradition, elle, s'y réfère car les deux termes khulûd, perpétuité et ta'bîd, continuité, qualifiant le Paradis et l'Enfer, se trouvent dans le Coran.

Nous répondrons à ces quatres difficultés comme suit :

Réponse à la première difficulté :

Sa Qualité d'être dernier s'interprète de (quatre) manières:

• La première : Il cause l'extinction de l'ensemble de la manifestation universelle en sorte que nous reconnaissons véritable la fonction divine du nom « le Dernier » (âkhiriyya) par cet exemple (du Paradis et de l'Enfer). Il les existencie tous deux et les fait subsister à jamais (abadan).

• La deuxième : Il est certain qu'Il est Dernier au regard de toute chose et une autre interprétation que celle-ci n'est pas valable. C'est donc ainsi qu'il faut comprendre qu'Allâh est Dernier.

• La troisième : Allâh est Premier sous le rapport de l'Existence (wujûd) et Dernier sous celui de la preuve induite (istidlâl).

• La quatrième : Allâh fait mourir les créatures et les rend permanentes après leur extinction. Sous cet aspect, Il est Dernier.

Réponse à la deuxième difficulté :

La Parole coranique : ... Tant que dureront les Cieux ... (Coran XI, 107) confirme ce qui est reconnu habituellement, à savoir que personne ne s'attend à ce que les Cieux et la Terre disparaissent ou s'anéantissent, à cause de la Royauté céleste.

Réponse à la troisième difficulté :

Allâh sait bien que les hôtes du Paradis ne sont pas soumis à un nombre de motions déterminées sans que cela constitue chez Lui une ignorance puisqu'Il ne comporte pas en Lui-même un nombre déterminé (de possibilités, Son Infinité refusant tout dénombrement). Ceux qui connaissent ce point doctrinal savent bien qu'il en est ainsi et qu'il n'y a pas d'ignorance chez Allâh.


III - AL-ZHÂHIR : L'EXTÉRIEUR

Trois aspects peuvent être envisagés dans le commentaire de ce nom :

Le premier Ce Nom signifie : Celui qui l'emporte (ghâlib) sur Ses créatures.

C'est ainsi qu'on dit : avoir le dessus (zhahartu) sur quelqu'un, lorsqu'on l'emporte sur lui et qu'on le contraint. On dit aussi : s'emparer d'une demeure lorsqu'on en triomphe par la force.

Le deuxième : Il veut dire : le Savant (`âlim) de ce qui se manifeste comme l'Intérieur (bâtin) est le savant de ce qui est caché. On dit : connaître (zhahartu) le secret de quelqu'un lorsqu'on l'a bien pénétré.

Le troisième : Allâh est Extérieur ou Apparent (zhâhir) par l'abondance des arguments évidents et des signes probants qui engendrent la vénération.

Si l'on objecte : l'Extérieur est Celui dont la réalité (wujûd) ne provoque ni le doute ni l'ambiguité mais pourtant de nombreux doutes envahissent la plupart des créatures au sujet de l'Existence (wujûd) d'Allâh. Comment alors est-Il extérieur ?

La réponse est la suivante : Al-Ghazâlî dit « qu'Al lâh se cache dans Son extrême manifestation et l'intensité de Sa lumière dont cette extériorisation est le voile. Ce propos ne peut être compris que par un exemple :

« Si je voulais manifester les mots qu'un scribe a écrits, je montrerais qu'il sait quelque chose et tu n'aurais aucun doute à ce sujet. De plus, ces mots témoigneraient d'une manière indiscutable que ce scribe est vivant, savant et capable ».

«Le même raisonnement s'applique à tout ce qui existe dans les Cieux et sur la Terre, grand ou petit, ange ou étoile, soleil ou lune, animal ou végétal qui ne peuvent que témoigner de leur besoin d'un recteur qui les dirige, d'un être qui détermine leur norme et qui leur décerne leurs qualités propres et leurs dispositions particulières. Que le fait d'écrire un seul mot soit une preuve de la réalité et des attributs du scribe, combien plus concluants (au sujet de Dieu) sont alors les signes probants qui n'ont pas de fin ».


IV- AL-BÂTIN : L'INTÉRIEUR

On peut distinguer (cinq) aspects dans le commentaire de ce nom :

Le premier : qu'Allâh soit pleinement extérieur entraîne qu'Il soit intérieur. En effet, si le soleil ne se tenait pas par dessus le globe (terrestre) nous ne saurions pas que la lumière émane de lui. Nous pourrions imaginer que les objets sont éclairés d'eux-mêmes. Pourtant, lorsque le soleil se couche les lumières disparaissent dès ce moment et nous savons alors qu'elles venaient de lui.

Maintenant, s'il était possible que les effets produits par l'Existence d'Allâh se retirent des êtres possibles, il apparaîtrait dès lors que l'existence de ceux-ci procède de celle d'Allâh. Cependant, la cessation de cette effusion (jûd) est impossible. La perfection et la persistance d'Allâh deviennent alors la cause qui produit l'ambiguïté et c'est cette signification qu'un certain maître véritable (Al-Ghazâlî) exprime ainsi : « Gloire à Celui qui se dérobe aux intelligences par son extrême manifestation et se cache d'elles par la perfection de Sa Lumière ».

Le deuxième : Allâh est intérieur au point que l'ultime fond de Sa Réalité essentielle n'est pas connu des créatures.

Le troisième : Allâh est intérieur puisque les regards ne peuvent Le cerner comme Il l'a dit : Les regards ne Le perçoivent point (Coran VI, 103).

Le quatrième : Allâh est extérieur car Il connaît ce qui est apparent, Il est intérieur car Il connaît ce qui est caché.

Le cinquième : Allâh est intérieur parce qu'Il voile aux Infidèles Sa Connaissance et Sa Vision et cache aux Fidèles Sa Vision dans ce bas-monde.

Sous cet aspect, ces deux Noms divins (l'Intérieur et l'Extérieur) se réfèrent à des Qualités d'Opérations.

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2 janvier 2008 3 02 /01 /janvier /2008 00:14

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Al 'Aqida Sanussiyya

Ceci est un essai de traduction du « Matn Umm al-Barāhīn », ou « Le texte de la Mère des Preuves » écrit par l’ Imām Abū `Abdullāh Muĥammad ibn Yūsuf Al-Sanūsī Al-Ĥusaynī Al-Mālikī, qui naquît aux environs de l’an 830 du calendrier Hégirien, soit il y’a environ 600 ans. Ce court traité a acquis une grande notoriété dans le monde musulman, tout particulièrement le monde makikite où il est toujours étudié et commenté. C'est, avec la 'Aqida Tahawiyya et la 'Aqida Nasafiyya, l'un des textes de référence quant à la croyance d'Ahl al Sunna wa al Jama'a.

 

 

 

 

Au Nom d’Allah, Le Clément, Le Miséricordieux

 

Toute la louange à Allah, et que les prières et les bénédictions soient sur le Messager d’Allah.

 

Sache que l’ordre rationnel est divisé en trois catégories:

  1.  

  2. Ce qui est nécessaire,

  3. Ce qui est impossible et

  4. Ce qui est possible.

 

Le nécessaire est ce dont l’intellect ne peut concevoir l’inexistence. L’impossible est ce dont il ne peut concevoir l’existence. Et quant au possible, il englobe tout ce que la raison peut concevoir comme existant ou inexistant.

 

 

Il est obligatoire pour tout adulte sain d’esprit (mukallaf) selon la Loi Sacrée (Shari’a) de savoir ce qui est nécessaire, impossible, et possible concernant notre Seigneur, Exalté et Puissant. De même, il est obligatoire à une telle personne de savoir les mêmes choses concernant les Prophètes et les Messagers, paix et bénédictions sur eux tous.

 

De ce qui est nécessaire à propos d’Allah il y a vingt attributs qui sont:

 

  1. L’Existence (wujud)

  2. La Primordialité Eternelle (qidam)

  3. La Permanence Eternelle (baqa)

  4. La Dissemblance absolue d’avec ce qui est créé,

  5. La Subsistance par Lui-même [Il n’a ni besoin d’un endroit ni de quoi que ce soit d’autre qui le particulariserait]

  6. Son Unicité (wahdaniyyah) [Il n’a pas de second (ou de pareil) en ce qui concerne Son Essence, Ses Attributs, et Ses Actes]

     

Cela fait six attributs. Le premier, l’Existence, procède de Son Essence, et les autres sont des attributs privatifs (qui nient ce qui est inconcevable à Son sujet).

 

Sept autres attributs sont également nécessaires Le concernant, Exalté soit Il. On les appelle les sifat al ma’ani, et ils sont:

 

  1. La Puissance (qudrah) et

  2. La Volonté (iradah) qui sont toutes deux liées aux choses possibles.

  3. La Science (‘ilm), qui est liée à tout ce qui est nécessaire, possible, ou impossible.

  4. La Vie (hayah) qui n’est liée à aucune chose.

  5. L’Audition (sama’) et

  6. La Vue (basar) qui sont liées à tout ce qui existe.

  7. La Parole (kalam) qui n’est ni composée de lettres (harf), ni de voix (sawt) et qui est liée à ce à quoi la Science est liée (donc qui est nécessaire, possible, ou impossible.)

 

Puis il y a encore sept attributs que l’on appelle as-sifat al-ma’nawiyyah (qui sont les formes actives des sept attributs précédents). Il s’agit du fait qu’Il soit:

 

  1. Puissant (qadir)

  2. Voulant (murid)

  3. Savant (‘alim)

  4. Vivant (hayy)

  5. Audiant (sami’)

  6. Voyant (basir)

  7. Parlant (mutakkallim)

 

De ce qui est impossible Le concernant, Exalté soit Il, il y a également vingt attributs.

 

Ils sont:

 

  1. L’Inexistence (‘adam)

  2. La Contingence (huduth) [le fait d’avoir été amené à l’existence]

  3. L’Evanescence (turu al ‘adam, on dit aussi fana) [le fait de disparaître au fur et à mesure de l’existence]

  4. La Ressemblance à la création (mumathalah), comme le fait qu’Il ait un corps [que Sa Noble Essence occupe une portion d’espace], ou qu’Il soit un accident généré par un corps, ou qu’Il soit dans une direction donnée relative à un corps, ou qu’Il soit dans une direction donnée, ou qu’Il soit confiné dans un lieu ou dans le temps, ou que Sa Noble Essence soit décrite par ce par quoi on décrit les choses créées, ou qu’Il soit décrit par les termes «petitesse» ou «grandeur», ou qu’Il soit décrit comme ayant des motifs à Ses actions et Ses décrets.

 

Est aussi impossible à Son sujet, Exalté soit Il:

 

  1. Qu’Il ne subsiste pas par Lui-même, comme par exemple qu’Il soit un attribut qui existe dans un endroit donné, ou qu’Il ait besoin d’une chose qui Le particulariserait.

 

Il est aussi impossible Le concernant, Exalté soit Il :

 

  1. Qu’Il ne soit pas Unique, comme le fait que Son Essence soit composé de différentes parties, qu’il y’ait une chose similaire à Lui dans Son Essence ou Ses attributs, ou qu’il y’ait dans l’existence une entité qui aurait un effet intrinsèque sur un acte quelconque.

 

Est également impossible à Son égard, Exalté soit Il :

 

  1. L’incapacité (‘ajz) de faire une chose possible,

  2. ou la création d’une chose dans l’univers dont Il ne veuille pas l’existence, ou de créer une chose alors qu’Il est dans un état de stupéfaction, ou par étourderie, ou pour Se distraire, ou qu’une chose soit venue à l’existence naturellement.

 

Sont également impossibles en ce qui Le concerne, Exalté soit Il :

 

  1. L’ignorance (jahl) et ce qui y est similaire

  2. La mort (mawt)

  3. Le fait d’être sourd (samam)

  4. Le fait d’être aveugle (‘ama)

  5. Le fait d’être muet (bakam)

 

Les contraires des sifat al-ma’nawiyyah n’ont pas été cités ici.

 

Ce qui est possible à Son sujet, Exalté soit Il, 

C'est de faire tout acte possible (mumkin) ou de s’en abstenir.

 

 

Preuves:

 

La preuve de Son Existence, Exalté soit Il, est la contingence de ce monde (le fait qu’il soit créé). Car s’il n’avait pas de Créateur, il existerait par lui-même, ce qui nécessiterait qu’un des deux états (l’existence ou la non existence) soit équivalent à l’autre tout en ayant plus de poids que lui sans cause extérieure. Et une telle chose est impossible. La preuve de la contingence de ce monde est le fait qu’il soit inséparable des conditions relatives aux accidents contingents, comme le mouvement, la stabilité etc. Et une chose qui est inséparable d’une entité créée est elle-même une entité créée. La preuve de la contingence de ces conditions est l’observation de leur passage de l’inexistence à l’existence et de l’existence à l’inexistence.

 

La preuve de la nécessité de Sa Primordialité Eternelle (qidam), Exalté soit Il, est que s’Il n’était pas Eternellement Primordial (qadam), Il aurait alors été créé, et par conséquent Il serait dépendant de ce qui l’a amené à l’existence, ce qui entraînerait un cercle vicieux (dawr) ou une régression infinie des causes (tasalsul).

 

La preuve de la nécessité de Sa Permanence Eternelle (baqa), Exalté soit Il, est que s’Il était possible que la non-existence Le saisisse, Il manquerait donc de Primordialité Eternelle (qidam), et par conséquent, Son existence ne serait que possible et non nécessaire. Et l’existence de ce qui est possible est inévitablement contingente. Comment serait-ce possible alors que nous venons de prouver le fait que Sa Primordialité Eternelle (qidam) et Sa Permanence Eternelle (baqa), Exalté soit-Il sont nécessaires?

La preuve de la Nécessité de Sa Différence absolue d'avec les choses créées, Exalté soit Il, est que s'Il ressemblait à quoi que ce soit dans la création c'est qu'Il aurait lui même été créé tout comme elles. Et cela est impossible à cause de ce qui a été dit de la nécessité de Sa Primordialité Eternelle (qidam) et de Sa Permanence Eternelle (baqa).

 

La preuve de la nécessité de Sa Subsistance par Lui-même, Exalté soit-Il, est que s'Il était dans le besoin d'un endroit Il serait un attribut, et un attribut ne peut être décrit par les sifat al ma'ni ni par les sifat al ma'nawiyyah, et il est nécessaire que notre Seigneur, Exalté et Puissant, soit décrit par ceux-ci, donc Il n'est pas un attribut. Et s'Il était dans le besoin de ce qui Le particulariserait, Il aurait alors été créé. Comment cela serait-il possible alors que Sa Primordialité Eternelle (qidam) et Sa Permanence Eternelle (baqa) ont déjà été établies?

 

La preuve de la nécessité de Son Unicité, Exalté soit-Il, est que s'Il n'était pas Un, il serait nécessaire que rien ne puisse exister dans ce monde car Il serait faible. (Si il y'avait deux dieux ou plus, chaque dieu serait dans l'incapacité de créer ou de détruire selon sa seule volonté à cause de la présence d'un ou plusieurs dieux rivaux. Donc en réalité aucun d'entre eux ne seraient des dieux à cause de leur incapacité à agir selon leurs propres volontés).

 

La preuve de la nécessité de Ses, Exalté soit-Il, attributs de Pouvoir, Volonté, Science et Vie, sont que si l'un de ces attributs manquait rien n'aurait été créé. La preuve qu'Il, Exalté soit-Il, est Audiant, Voyant et Parlant est le Qor'an, la Sunnah, et le Consensus (ijma'), ainsi que le fait que s'Il n'était pas décrit par ces attributs il serait nécessaire qu'Il soit décrit par leurs opposés, qui sont des imperfections, et les imperfections sont impossibles Le concernant, Exalté soit Il.

 

La preuve de la possibilité qu'Il, Exalté soit-Il, accomplisse ou délaisse tout acte possible, est que si cet acte (qu'il s'agisse de l'accomplir ou de le délaisser) était nécessaire pour Lui, ou impossible pour Lui, alors le possible deviendrait nécessaire ou impossible et cela est inacceptable pour la raison.

 

 

LES MESSAGERS

 

Concernant les Messagers, paix et bénédictions d'Allah sur eux, ce qui est nécessaire à leur propos est:

 

La Véracité (sidq)

La Fiabilité (amanah)

La Transmission (tabligh) à la création de ce qui leur a été commandé

 

Les opposés de ces attributs sont impossibles pour eux, paix et bénédiction d'Allah sur eux, et sont:

 

Le mensonge (kadhib)

La traîtrise (khiyanah) en faisant une chose qui leur a été interdite, qu'elle soit haram (interdite) ou makruh (déconseillée)

La dissimulation (kitman) de quelque chose qui leur a été commandé de transmettre à la création.

 

Il est possible pour eux, paix et bénédictions sur eux, ce qui est inhérent à la nature humaine mais qui ne rabaisse pas leur rang et leur degré, comme la maladie etc.

 

La preuve de leur Véracité, paix et bénédictions sur eux, est que s'ils n'étaient pas véridiques, cela nécessiterait qu'Il ait menti, Exalté soit-Il, dans Sa Parole, et cela parce qu'Il les a appuyés par les miracles (qu'il a envoyé avec eux) qui indiquent essentiellement : "Mon serviteur a dit la vérité dans tout ce qu'il a transmit de Ma part."

 

La preuve de la nécessité de leur fiabilité, paix et bénédictions sur eux, est que s'ils avaient trahi (Sa confiance) en faisant des choses haram ou makruh, le haram oul makruh serait devenu pour eux un acte d'obéissance. Car Allah, Exalté soit-Il, nous a commandé de les suivre dans leurs paroles et leurs actes, et Allah, Exalté soit-Il, n'ordonne pas d'actes haram ou makruh !

 

Cette même réalité est la preuve de la nécessité de la troisième caractéristique (celle de la transmission).

 

La preuve de la possibilité de ce qui est relatif à la condition humaine naturelle les concernant, est le témoignage de cette condition qui s'applique effectivement à eux. (Il y'a 4 raisons qui sont:)

 

Pour la magnificence de leur récompense, ou

Pour la législation (tashri'), ou

Pour le détachement de cette vie d'ici bas (leurs préoccupations et les nôtres), ou

Pour nous mettre en garde contre la nature méprisable de cette vie ici-bas aux Yeux d'Allah, Exalté soit-Il, et qu'Il n'en est pas satisfait en tant que place ou récompense finale pour Ses Prophètes et Ses Amis (awliya), de par la condition dans laquelle ils y vivent, paix et bénédictions d'Allah sur eux.

 

 

Tous les sens et les réalités de ces croyances sont contenues dans la parole: "Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah, et Muhammad est le messager d'Allah" (la ilaha illa Allah, Muhammad Rasulullah).

 

Car le sens de la Divinité (uluhiyya) est l'indépendance de Dieu de tout autre chose, et le besoin intrinsèque que toute chose a de Lui. Donc le sens de "Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah" (la ilaha illa Allah) est qu'il n'y a nul autre être qui soit indépendant de toute autre chose si ce n'est Allah, Exalté soit Il.

 

Son Indépendance, Exalté et Puissant, de toute autre chose rend nécessaire à Son sujet, Exalté soit Il:

 

L'Existence (wujud),

La Primordialité Eternelle (qidam),

La Permanence Eternelle (baqa),

La Dissemblance absolu des choses créées,

La Subsistance par Lui Même et

Être exalté au delà de toute imperfection.

 

Sont également incluses la nécessité de l'Audition, de la Vue, et de la Parole Le concernant (Exalté soit-Il). Car si ces attributs n'étaient pas nécessaires pour Lui, Il serait dans le besoin d'un créateur, ou d'un endroit, ou de quelque chose qui Le protège des imperfections.

 

On en déduit que ni l'accomplissement d'une action possible, ni son délaissement ne soit nécessaire pour Lui, car si l'une de ces choses étaient nécessaires pour Lui, comme le fait de rétribuer par exemple, Il serait dans le besoin de l'accomplissement de cette chose pour accomplir son but, car rien n'est nécessaire pour Lui excepté la perfection complète. Et comment cela serait il possible, alors qu'Il est, Exalté soit Il, Celui qui ne dépend d'aucune chose?

 

 

Le besoin que toute chose a de Lui, Exalté soit Il, rend nécessaire à Son sujet, Exalté soit Il : la Vie, la Toute- Puissance, la Volonté, et la Science. Et cela car si l’un de ces attributs était absent, il aurait été impossible qu'une quelconque chose créée soit amenée à l'existence, et par conséquent rien n'aurait besoin de lui. Comment cela serait-il possible alors qu'Il est Celui dont toute chose a besoin?

 

Cela rend également nécessaire Son Unicité, Exalté soit Il. Car s'Il avait un rival dans la divinité, alors rien ne serait dans le besoin de Lui, car l'incapacité de chacun d'eux serait nécessaire. Comment cela serait-il possible alors qu'Il est celui dont toute chose a besoin ?

 

La création de toute chose est également déduite de cela. Car s'il y avait une seule chose qui soit sans début (qadim comme Allah), cette chose là n'aurait pas besoin de Lui, Exalté soit Il. Comment serait-ce possible alors qu'Il est Celui dont toute chose a besoin?

 

Le fait qu'aucune chose n'ait un effet intrinsèque en relation avec un objet donné dans l'existence, peut également être déduit de ceci. Si cela n'était pas le cas, il serait nécessaire que cet effet soit indépendant de notre Seigneur, Exalté et Puissant. Comment serait-ce possible alors qu'il est Celui dont toute chose a irrémédiablement besoin en toute situation?

 

Ceci est vrai si tu te figures qu'une chose contingente a un effet par nature ; toutefois, si tu supposais qu'elle avait un effet à cause d'un pouvoir qu'Allah aurait placé en elle, comme beaucoup d'ignorants le déclarent, alors c'est impossible. Car dans ce cas cela signifierait qu'Il a besoin d'un intermédiaire pour créer certaines actions. Et ceci est faux à cause de ce que tu as appris de la nécessité de Son Indépendance absolue de toute chose.

 

Il t'est maintenant évident que la parole "Il n'y a pas d'autre dieu qu'Allah" (la ilaha illa Allah) inclut les trois catégories de choses dont le savoir est obligatoire concernant Allah. Et elles sont ce qui est nécessaire, impossible et possible Le concernant.

 

Quant à notre témoignage: "Muhammad est le Messager d'Allah", paix et bénédictions d'Allah sur lui, il englobe la croyance au reste des Prophètes, aux Anges, aux Livres Révélés, et au Jour Dernier, car certes il (paix et bénédictions d'Allah sur lui), est venu avec la confirmation de toutes ces croyances.

 

On en déduit la véracité des Messagers, paix et bénédictions sur eux, et l'impossibilité pour eux de mentir. S'il n'en était pas ainsi, ils ne seraient pas des Messagers fiables de notre Seigneur, le Connaissant des secrets cachés, Exalté et Purifié.

 

On en déduit également qu'il est impossible qu'ils accomplissent quelque acte prohibé que ce soit. Car ils ont été envoyés pour enseigner à l'humanité par leurs paroles, leurs actions, et leurs silences. Il est donc nécessaire que tous ces actes ne soient pas en contradiction avec les commandements de notre Seigneur, Exalté et Puissant, Celui qui les a élus parmi toute la Création et leur a confié les secrets de Sa Révélation.

 

On en déduit également la possibilité des choses relatives à la condition humaine normale les concernant, car elles ne rabaissent pas leur Message ou leur rang élevé auprès d'Allah, Exalté soit-Il, plutôt, elles l'augmentent.

 

Il t'est maintenant évident que la shahada, bien que ses lettres soient peu nombreuses, englobe tout ce qu'il est obligatoire de connaître pour l'adulte sain d'esprit (mukallaf) en matière d'articles de foi (iman) en Lui, Exalté soit Il, et Ses Messagers, prières et bénédictions d'Allah sur eux.

 

Peut-être est-ce en raison de sa concision et qu’elle inclut tout ce qui précède que la Loi Sacrée en a fait une expression de ce qui est dans le coeur. Et la foi (iman) ne peut être acceptée sans elle.

 

Par conséquent, il incombe à la personne douée d'intelligence de faire une mention abondante de cette noble formule en gardant à l'esprit tous ses sens, les articles de la Foi véritable, de sorte qu’il ne fasse plus qu'un avec eux, car certes il en retirera maints secrets et merveilles, si Allah le veut, en quantités innombrables.

 

Auprès d'Allah est le succès, pas de Seigneur autre que Lui, nul qui soit à adorer autre que Lui. Nous Lui demandons, Exalté soit Il, de faire que nous et ceux que nous aimons récitent le témoignage de Foi (Shahada) au moment de la mort dans un état de connaissance Le concernant. Qu'Allah bénisse notre Maître, Muhammad, chaque fois qu'il est fait mention de lui, ou que les insouciants le négligent. Qu'Allah soit satisfait de tous les Compagnons du Messager d'Allah (prières et bénédictions d'Allah sur lui) et ceux qui les suivent jusqu'au Jour Dernier. Que la paix soit sur les messagers, et toute la louange est vouée à Allah, le Seigneur des êtres doués d’intelligence.

 

Toute la Louange est à Allah...

 

 

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1 août 2007 3 01 /08 /août /2007 19:08

basmalah.gif 

Les Attributs d’Allah 1

Par l’Imam Taqiyyudin al-Subki

 

 

Postulat: “Vous [les Ash’arites et les Maturidites] êtes contradictoires. Vous affirmez au sujet d’Allah la Vie, la Puissance, la Vonlonté la Science, la Parole, l’Ouïe et la Vue, mais vous faites le ta’wil (interprétation figurative) de istawa (établissement), nuzul (la descente), maji’, ityan, wajh (face), yad (main), saq, qadam (pied), janb (coté), ‘ayn (œil) et le déplacement de niveau. La règle de base vis-à-vis des Attributs est unique, donc si vous reconnaissez les sept Attributs, qu’est ce qui vous empêches de reconnaître les autres? Quelle est la différence? Ce n’est rien de moins que de la contradiction.

 

 

Réponse: La réponse à cela se compose de deux points:

 

Point un:

Nous disons que istawa, nuzul, maji’, ityan, wajh, yad, saq, qadam, janb, ‘ayn et le déplacement de niveaux ne sont pas des Attributs. Prétendre qu’ils en font partie est de la tromperie 2 et cela est prouv�par trois choses.

 

1. Tout être doué d’intelligence sait que ces choses qui ont été mentionnées, comme istawa avec le sens d’établissement, nuzul, maji, et wajh et d’autres comme celles-ci sont plus proches des attributs des corps (ajsam) que [les attributs de] Science, Puissance, ou Connaissance.

 

2. Ces choses que nous avons citées sont considérées comme des parties par les linguistes, et non des qualificatifs. Ainsi elles indiquent explicitement une composition (tarkib), et la composition est propre aux corps. Donc mentionner le terme awsaf (adjectifs/qualificatifs/attributs) est une tromperie. L’ensemble des linguistes ne comprennent les mots wajh, ‘ayn, janb, et qadam qu’en relation avec ce qui est composé de parties (aiza). Ils ne comprennent istawa dans le sens d’établissement que comme une façon de placer une chose solide à un endroit. Ils ne comprennent maji’, ityan et nuzul que comme un mouvement propre aux corps. Quant à la Volonté, à la Puissance, à la Vie etc., ils sont des attributs de l’essence (sifat al-dhat).

 

3. Si ces choses mentionnées ci dessus étaient présentées à une personne normale, qu’elle soit une femme, un enfant, un non-arabe ou un arabe laïque du commun des gens, et aux gens en général, comprendraient-ils de istiwa, nuzul, maji’, ityan, wajh, yad, saq, qadam, janb, `ayn et du déplacement de niveau et d’autres termes que j’ai mentionnés le sens propre aux corps (jism)? Est-ce qu’ils se représenteraient la chose ainsi oui ou non? S'ils répondent qu'il ne comprennent de tout cela que la signification liée au corps, alors c’est pour toi un péché suffisant envers Allah; les égarer [les gens du commun] et les amener à croire au tajsim que tu prétends toi-même avec ta langue, ne pas dire. Ainsi ce que tu réalises, c’est d’égarer la majorité du monde. Quant à toi-même si tu mentais dans ta critique alors tu as allié le mensonge à la détérioration de notre croyance. Si tu étais véridique dans ta parole, alors tu t’es trompé et tu as imaginé une distinction de toi même.

 

Point deux:

En admettant que les choses mentionnées, comme istiwa, nuzul, maji’, ityan, wajh, yad, saq, qadam, janb et `ayn soient des attributs comme Volonté, Puissance et Science, alors nous disons:

 

1. La Volonté, la Puissance et la Science nous concernant renvoient à deux choses. L’une est un accident établit dans un corps (‘adad qa’im bil jism), et Allah est bien au dessus de cela. La seconde est la relation qui lie avec ce qui est voulu (murad), ce qui est en la puissance de quelqu’un (maqdur), et ce qui est connu (ma’lum). Et le Seigneur est décrit par ces choses et elles ne sont pas restreintes aux corps, et c’est pourquoi nous les affirmons vis-à-vis d’Allah.

 

2. De même vis-à-vis de istiwa, nuzul, maji’, ityan, wajh, yad, saq, qadam, janb et `ayn. Avec ces derniers il y a deux possibilités. L’une est qu’ils sont des parties, ce qui dénote clairement la composition, et Allah est clairement bien au dessus de cela. La seconde est le sens qui est lié à ces choses. Elles sont expliquées conformément au contexte dans lequel elles apparaissent dans les ayat et les ahadith comme cela est bien connu. Nous affirmons cela pour Allah, ainsi, par exemple, istawa est expliqué comme la gestion des affaires, yad est expliqué comme le pouvoir, ou la récompense, ou encore la générosité selon le contexte, et nous affirmons cela pour Allah, et de même pour le reste (des mots) mentionnés.

 

Et Allah est la source du succès.

  

 

[Source: www.marifah.net ]

 

1 La réponse est une compilation de citations de «al sayf assaqil» de l’imam Taqiyyudin al-Subki qui ont été fournies par sidi Samih Yusuf en guise de réponse à la question présentée. Sidi Samih a ajouté: «tout ce que j’ai fait ici c’est de diviser la réponse en parties pourfaciliter sa compréhension et j’ai légèrement clarifié certains points.» [http://www.aslein.net/showthread.php?p=20558]

2 Shaykh Gibril Fouad Haddad commente: «Il veut dire qu’ils ne sont pas des attributs dans le même sens que les attributs fondamentaux. Donc nous utilisons des termes précis comme sifat idafiyya, ou khabariyya pour les distinguer, ou bien nous disons qu’ils ne sont pas du tout des attributs, voulant dire par là dans le même sens que les attributs du dhat. Wa Allahu a’lam.»

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27 mai 2007 7 27 /05 /mai /2007 14:00

Leçons théologiques tirées du tremblement de terre de Sumatra

Par le Shaykh Abdelhakim Murad

tsunami.GIF



L'archevêque de Canterbury, Rowan Williams, a récemment déclaré qu’il était possible que notre foi en Dieu puisse être perturbée par la catastrophe naturelle qui a englouti des milliers de personnes le 26 Décembre 2004.  

Historiquement, l’une des causes majeures de l’athéisme dans le monde Chrétien vient du fait qu’il est inconcevable que « le Dieu de la Bible » puisse exister dans un monde aussi arbitraire et rempli de souffrances. 
 

Une telle incompréhension pourrait-elle mettre en danger de la même façon la foi musulmane ?  
 

Ceci nous amène à nous plonger au coeur des divergences existant entre les croyances chrétiennes et musulmanes. L’incompréhension chrétienne la plus fréquente au sujet de l’islam repose sur l’accent mis sur la transcendance divine. Pour les chrétiens, il est de l’ordre du dogmatique de croire que Dieu ne peut être pleinement concerné par l’humanité que s’Il devient une personne à part entière, identique à nous. Et pour eux, l’opposé de ceci est l’ancienne alliance, système dans lequel l’abstraite transcendance de Dieu conduisait à une lointaine adoration à travers lois et rituels.  
 

Dans le Coran, Dieu se décrit en termes humains. Ses 99 noms sont tous des noms qui ont des manifestations possibles et envisageables parmi celles présentes dans les comportements humains. Nous ne pouvons être omnipotent, mais nous comprenons ce qu’est le pouvoir, et par conséquent nous pouvons appréhender dans un certain sens le fait que Dieu possède une puissance illimitée ne tolérant aucune opposition. Et c’est la même chose avec les autres attributs tels que la vue, l’ouïe, le savoir, etc…  
 

On pourrait dire, avec ces termes linguistiques, que Dieu est une « personne » (les musulmans peuvent le faire en faisant très attention au sens donné à ce mot, mais le terme est absent de notre théologie), car Il possède des qualités que nous sommes capables d’identifier par analogie à celles présentes dans l’humanité, telles que la conscience, le but, la volonté, la capacité, la perception, sans pour autant affirmer tels les chrétiens que « Dieu est avec nous » (Emmanuel). Ceci car, premièrement, pour Dieu, en tant que personne et présence localisée, être à un endroit à l’intérieur de Sa création suggère qu’Il est d’une certaine manière absent d’elle, ce qui est une notion dualiste. Et deuxièmement, car cela satisfait le désir naturel humain de penser que Dieu nous ressemble, mais sans imperfection. Cela signifierait, dans cette optique, qu’en ne cessant d’augmenter sa puissance, on pourrait éventuellement penser arriver à l’omnipotence.  
 

Ce raisonnement n’est cependant pas acceptable selon notre théologie. Cette différence entre le pouvoir de Dieu et le notre n’est pas de l’ordre du quantitatif mais plutôt du qualitatif, différence du même type qu’entre la notion de fini et d’infini. Sa puissance est donc finalement complètement différente de la notre. Notre puissance est fonction de la réalité et de la possibilité de rencontrer ou non l’opposition d’un obstacle. Si nous possédions l’omnipotence, nous ne ferions probablement pas le rapport avec le pouvoir dont nous faisions usage auparavant. Et nous pourrions conclure la même chose sur les autres noms divins qui semblent avoir un rapport avec des qualités humaines. Ainsi le Qur’an dit, « Il n’y a rien qui lui ressemble » (42:11). Et dans le hadith : « Quoique tu imagine, Allah est différent ».  
 

L’une des brillantes facettes du Qur’an est de ne faire aucun compromis avec la transcendance divine. D’une part il dément les païens et les chrétiens qui essaient de localiser Dieu, et d’autre part, il ne lésine aucunement sur les moyens donnés aux humains pour L’adorer. Dans le Qur’an, Sa transcendance n’est pas en opposition avec Son immanence. C’est pourquoi Sa transcendance est vraie dans son sens absolu, car Sa nature est transcendante. Le langage du Qur’an sur l’immanence de Dieu (tashbih) est vraiment contingent, car l’existence humaine est contingente. Le Tawhid a été identiquement enseigné par tous les prophètes depuis l’aube des temps, mais les façons de L’adorer et de parler de Lui ont pu changer. C’est une croyance musulmane fondamentale ; « Il n’est pas interrogé sur ce qu’il fait, mais ce sont eux qui devront rendre compte [de leurs actes] » (21:23). S’adresser à Lui signifierait imposer des conceptions purement humaines aux sens de Ses noms.  
 

L’essence divine, le véritable Dieu se situe au delà de l’imaginaire, c’est pour cela qu’il nous est interdit d’y songer. Par contre, nous pouvons imaginer Ses noms, et ce sont les sens de ces noms qui rendent possible l’adoration. Mais s’ils sont compréhensibles pour nous c’est qu’ils sont contingents. Il nous dit qu’Il est l’Audient, non pas parce qu’il possède un organe physiquement sensible aux ondes sonores, mais parce que c’est la meilleure façon de faire comprendre un aspect de Sa nature à nos esprits. Et mis ensembles, Ses noms immanents se rapportent à une « personne » comparable à aucune autre. Ainsi l’Islam ne dit pas « Dieu est amour » mais il dit : « Dieu est l’Aimant » (wadud), et la miséricorde est véritablement Sa qualité majeure, mais c’est donner une limite à Sa transcendance que de nier qu’Il est aussi autre chose, certains de Ses attributs sont plus facilement imaginables que d’autres pour nos esprits limités. Le Christianisme, à force d’insister sur le fait que le Christ immanent est le véritable Dieu, enlève à Dieu Ses attributs de rigueur, qui sont moins intrinsèques à l’immanence. Ainsi, une fois « de retour dans les cieux », cet « homme divin » (le Christ) pourrait ensuite être valablement interrogé sur les raisons des événements que nous redoutons dans ce monde (les catastrophes naturelles), tout comme Ulysse défiait Poséidon pour expliquer une tempête.  
 

Tout ceci prouve que l’Islam est le juste milieu, se situant entre deux extrêmes : d’un côté, le phénomène d’incarnation avec le Christianisme, qui pose comme principe que Dieu est amour mais qui est incapable d’expliquer les catastrophes naturelles, et de l’autre côté, l’aspect clairement impersonnel de la plupart des formes du bouddhisme, qui n’a aucun problème à affirmer l’existence de l’enfer dans ce monde. Nous ne sommes « ni d’orient ni d’occident », nous sommes la « nation du milieu ». Et ceci car nous reconnaissons les limites de notre compréhension de Ses noms. Lui, le Glorieux, ne peut être accusé de notre propre ignorance et arrogance. Au lieu de cela, nous devons nous soumettre à Lui, le remercier pour les bienfaits non mérités qu’Il nous accorde, comme chaque bouffée d’oxygène ; et nous sommes convaincus que ceux qui meurent de manière inexpliquée, recevront, dans la justice et la miséricorde de l’éternité, une récompense à côté de laquelle leur souffrance vécue sur Terre paraîtra dérisoire.

 
Et Allah est le plus savant.

Source

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 09:20
Pourquoi Allah nous éprouve-t-Il ?

Réponse de Shaykh Hamza Karamali
(Professeur de fiqh de l'université d'Aman en Jordanie)
Question :

Il nous a été appris qu’Allah nous a amenés à l’existence, placés sur cette terre, et a donné à la plupart d’entre nous la possibilité de choisir comment passer sa vie. Il nous a été dit qu’Allah nous a créés pour nous tester, et que nous serons récompensés ou punis en conséquence. De même, il nous a été enseigné qu’Allah  nous a créés pour L’adorer.

Pourquoi Allah nous teste-t-Il? Pourquoi ne nous a-t-Il pas placé tout simplement au Paradis? Il nous a aussi été enseigné que quoi que nous fassions, nous ne serons jamais assez bons pour le Paradis. Et que c’est à travers Sa Miséricorde que nous pourrons y entrer. Donc, pourquoi nous placer sur cette terre? Et pourquoi désire-t-Il nous punir pour n’avoir pas accompli ce qu’Il nous ordonne (comme les 5 prières quotidiennes)? Pourquoi veut-Il nous punir pour ne pas L’avoir adoré?

J’ai entendu les gens dire que nous devons juste nous soumettre à Allah , faire ce qu’Il veut que nous fassions, et Lui obéir en toutes choses. Notre existence ne serait alors que Lui obéir dans tous les aspects de nos vies, pourquoi Allah veut-Il que nous fassions cela? Quand je la considère de cette façon, la vie semble tout d’un coup tellement « sérieuse » ; une bataille constante contre le monde. Je me sens coupable si j’ai le désir d’atteindre un but de ce monde, comme le mariage, les voyages, etc…

 

Réponse : 

 

 

 Au Nom d’Allah le Clément, le Miséricordieux.

Qu’Allah vous bénisse pour votre question. Il n’y a pas à s’inquiéter qu’elle soit mal prise : votre question à été posée avec sincérité et formulée poliment. Il est obligatoire de se débarrasser de ses doutes en acquerrant la véritable science, et il aurait été blâmable de garder pour vous cette question.


 

 « Il n’y a rien qui Lui ressemble » 


Un des articles fondamentaux de notre croyance est qu’Allah est absolument dissemblable à tout excepté Lui-même. Il nous dit dans le Qor’an: «Il n’y a rien qui Lui ressemble. » (42:11) Une des conséquences de cette croyance est que, contrairement aux actes humains, les Actes Divins ne sont pas poussés par un but, car les buts n’ont un sens que dans le cas de quelqu’un qui est faible et dans le besoin. 

Pour clarifier un peu plus tout cela, considérons ce qui suit. Quand les humains effectuent des actions, il est juste de s’interroger sur ce qui les a motivés à les accomplir, car, étant les êtres indigents qu’ils sont, ils n’agissent que pour satisfaire certains besoins. Par exemple Zayd met un manteau car le temps est frais et qu’il a besoin de chaleur. Aisha va manger de la nourriture car elle a faim et a besoin d’être alimentée. Ali ira à l’université car il a besoin de gagner sa vie grâce au diplôme qu’il va y obtenir. Comme vous pouvez le voir grâce à ces exemples, les motifs qui stimulent les gens à accomplir leurs actions sont révélateurs du fait qu’ils sont fondamentalement dans le besoin. 

Allah est le Créateur de tout et il n’a besoin de rien. Cela est facile à dire mais pas si évident à appréhender. L’une des implications de Son absolue absence de besoin de quoi que ce soit est que Allah n’est pas motivé par des buts quant à Ses actes. Celui qui n’a aucun besoin ne peut avoir de but. Donc demander « pourquoi » Allah a fait une chose n’a aucun sens. Dans les termes du Qor’an: « Il n’est pas interrogé au sujet de ce qu’Il fait, mais plutôt eux sont interrogés. » 

Allah  n’a aucun besoin de notre obéissance, et notre désobéissance ne peut Lui nuire. Il n’a aucun besoin de nous récompenser si nous Lui obéissons. Et s’Il l’avait décidé, Il aurait pu nous récompenser pour Lui désobéir. C’est pourquoi les manuels classiques de dogme Sunnite orthodoxe nous enseignent que lorsque Allah  récompense quelqu’un, Il ne le fait que par pure générosité; et non parce qu’Il est amené à agir ainsi en vertu d’un quelconque besoin ou parce que nous avons un droit sur Sa récompense. La question « pourquoi » est donc inapplicable. 

De la même façon, Allah  n’a aucun besoin de nous punir si nous Lui désobéissons. Et s’Il l’avait voulu, Il aurait pu nous punir pour Lui avoir obéi. C’est pourquoi ces mêmes manuels enseignent également que quand Allah punit quelqu’un, Il ne le lèse pas, car il n’a aucun droit sur Lui. (Rappelons-nous que notre obéissance ou notre désobéissance ne L’affecte pas.) Il punit de par Sa pure Justice. La question « pourquoi » est inapplicable.

 

Versets coraniques qui semblent impliquer des motifs. 

C’est la toile de fond à partir de laquelle nous comprenons les paroles qui semblent indiquer qu’Allah a fait une chose pour une raison précise. Par exemple, quand le Qor’an nous dit qu’Il nous a créés pour L’adorer, cela ne signifie pas qu’Il a besoin d’être adoré, et nous a donc créés pour satisfaire ce besoin. Non, ce qu’Il nous dit c’est qu’Il nous a créés avec la capacité de L’adorer en nous donnant la possibilité de choisir nos actions (Hashiyat al-Jamal `ala al-Jalalayn).

De la même façon, quand Allah nous dit qu’Il nous a créés pour nous éprouver, cela ne signifie pas qu’Il a besoin de nous éprouver pour savoir si nous ferons le bien ou le mal. Il sait déjà ce que nous allons faire. Plutôt, L’accomplissement de nos actions dans cette vie n’est qu’une preuve pour ou contre nous au Jour du Jugement.


 

 

 

La conséquence pratique

 Allah nous a créés et a décrété que ceux d’entre nous qui choisissent les actions des gens du Paradis entreront au Paradis et que ceux qui choisissent les actions des gens du Feu entreront dans le Feu. 

Etant donné qu’Allah est complètement différent de tout ce qui existe d’autre, cela n’a pas de sens de se demander pourquoi Il a fait cela. Plutôt, les choses sont ainsi, et c’est à nous de choisir où nous voulons aller. En réalité, la Loi Sacrée est une bénédiction immense pour nous dans cette vie et dans l’autre.

 Les obligations qui semblent au premier abord difficiles à accomplir ont pour effet de polir le Coeur jusqu’à ce que les perspectives que l’on a changent du tout au tout. La soumission extérieure mène à la soumission intérieure et le coeur s’emplit d’amour et de gratitude envers Allah . Les obligations ne sont pas faites pour être martelées à contre coeur ; elles sont supposées être offertes dans un esprit sincère de gratitude envers Allah pour la myriade de bénédictions dont chacun d’entre nous a été gratifié. Celui pour qui cet état est réalisé fera tout pour Allah  ; les activités « terrestres » comme manger, boire, et parler avec ses amis sont toutes accomplies avec l’intention de se rapprocher d’Allah . Une telle personne ne se préoccupera pas de l’éventualité de problèmes futurs, et il ne conservera pas de rancoeur au sujet des difficultés passées, car il sera occupé avec Celui qu’il aime. C’est là le vrai bonheur, et quiconque passe à coté ne connaîtra jamais ce qu’est la satisfaction.

 
Et Allah est le plus Savant.



Hamza

 
http://www.sunnipath.com/resources/Q...a00004995.aspx

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5 janvier 2007 5 05 /01 /janvier /2007 19:00
Du qadha' et du qadar et de tout ce que s'y rapporte
 

 

Tiré de l'étude basée sur Chouabu al Iman de al Bayhaqi (m.458 H ) paru aux editions Iqra

 

Du qadha et du qadar on peut mentionner brièvement les principes suivants accompagnés de quelques arguments sur lesquels ils se reposent:
 

1. Sur la signification du qadha (décret) et du qadar (arrêt) :

Par ces deux termes on entend que par Sa science, Dieu - qu'Il soit exalté - connaît déjà, avant sa venue à l'existence, tout être crée et qu'Il a voulu son existence. Il l'a existencié conformément à ce qu'Il a arrêté pour lui et Il a voulu ce qui émanera de cet être en sachant que ni les actes de l'homme, ni toute autre chose n'y sont soustraites, peu importe d'ailleurs qu'il s'agisse d'actes bons ou mauvais, relevant de l'obéissance ou de la désobéissance; de même que n'y est pas soustrait tout ce qui arrive à l'homme et tout ce qui se produit dans l'univers comme événement. Tout ceci relève de la foi. C'est par ce biais que se réalise l'exigence de la foi relative au décret et à l'arrêt.

Ce qui vient d'être donné en haut comme définition succincte du sens du décret et de l'arrêt se fonde sur des principes irréfutables et indiscutables quant à leur signification.



2. La Science Divine

La science de Dieu - exalté soit-Il - a précédé les choses avant leur existence. De même la science divine connaît ce qui adviendra de ces choses après leur venue à l'être ainsi que ce qui émanera d'elles. Il va de soi que la science divine embrasse l'homme et tout ce qui se produit dans son existence. Il existe d'innombrables preuves à ce sujet, tirées du Coran Munificent, notamment dans les versets suivants :

- « Dieu, sur toute chose, est omniscient. » (Coran, 9/115)

- « Dieu connaît parfaitement les secrets des coeurs. » (Coran, 31/23)

- « Nul femelle ne porte ou ne met bas, sans qu'Il ne la sache. » (Coran, 35/11)

- « Il a les clefs de l'inconnaissable qui ne sont connues que par Lui. Il sait ce qui est sur laterre ferme et dans la mer. Nulle feuille ne tombe qu'Il ne la sache. Il n'existe ni graine dans les ténèbres de la terre ni brin vert ni brin desséché qui ne soient consignés dans un écrit explicité. » (Coran, 6/59)

La science de Dieu - qu'Il soit exalté -embrasse également le non manifeste et son devenir s'il venait à l'être.

En effet Dieu - qu'Il soit exalté - a dit :

« S'ils étaient partis en compagne à vos côtés, ils n'auraient été pour vous qu'un trouble superflu et auraient semé la discorde parmi vous. » (Coran, 9/48)

« S'ils étaient renvoyés sur terre, ils retourneraient à ce qui leur a été interdit. ». (Coran, 6/28)

« Si Dieu avait reconnu en eux quelque bien, Il les aurait fait entendre. Mais même s'Il les avait fait entendre, ils se seraient détournés et se seraient écartés. » (Coran, 8/23)



3. Dieu est le Créateur de toutes choses

Dieu est Le Créateur qui détient Seul le pouvoir de créer et de produire à partir de rien. En effet Il est le Créateur de toute chose sans exception. Car pour toute chose devenue existante après avoir été de l'ordre du néant, c'est Dieu qui l'a créée, y compris naturellement tous les actes de l'homme. Comme ces actes étaient inexistants avant de devenir effectifs, ils sont nécessairement inclus dans la Parole divine :

« Dieu est le Créateur de toute chose.» (Coran, 39/62)

C'est dire que celui qui introduit une exception au sein de cette généralisation ne fait qu'instituer un autre créateur à côté de Dieu.

Or cela c'est du polythéisme; les preuves attestant ce principe sont nombreuses dans le Saint Coran. Nous citerons quelques versets en ce sens :

- « C'est Lui, votre seigneur. Le Créateur de toute chose. Point de dieu si ce n'est Lui .» (Coran, 6/102)

- « Il a crée toute chose et en a fixé le terme. » (Coran, 25/2)

- « Dieu a crée tout être rampant à partir de l'eau .» (Coran, 24/45)

Il existe d'autres versets très nombreux qui affirment le caractère général de la création des choses par Dieu - qu'Il soit exalté -. Ainsi celui qui en excepte une chose aura fait preuve d'associationnisme en matière de création et d'existenciation.

Or la création des choses par Dieu - qu'Il soit exalté - s'effectue selon ce qu'Il a déterminé et fixé pour ces choses. Dieu - qu'Il soit exalté - a dit : « Il a crée toute chose et en a fixé le terme. » (Coran, 25/2). Il est dit dans le hadith authentique rapporté par Muslim que : « Dieu a conçu les déterminations des créatures cinquante mille ans avant de créer les cieux et la terre. Son Trône est sur l'eau ». Ces déterminations que Dieu a imposé aux choses qu'Il a créées et qu'il crée signifient les propriétés de ces choses, leurs substantialités et ce qui les distingue des autres quant au genre, à l'espèce et à l'individualisation et quant à leur composition, leur forme, leur couleur, leur volume, leurs constituants etc...



4. Le caractère général de la volonté de Dieu

Le troisième principe c'est le caractère général de la volonté de Dieu. Car rien n'advient dans l'univers sans la volonté de Dieu. C'est-à-dire que Dieu a voulu l'arrivée de ce qui est produit et n'a pas fait exception ni des actes de l'homme, ni d'autre chose. Ainsi, ce que Dieu veut est, et ce que Dieu ne veut pas ne l'est pas.

Il existe beaucoup de versets coraniques qui attestent ce principe. Citons quelques uns :

- «.. Si Dieu l'avait voulu, ils ne se seraient point entre-tués. » (Coran, 2/253)

- « Mais vous ne voudrez qu'autant que voudra Dieu, Seigneur des mondes. ». (Coran, 81/29)

- « .. Si Dieu avait voulu, ils ne l'eussent point fait. » (Coran, 6/137)

Ce caractère général de la volonté divine embrasse aussi bien la guidance (al-hidaya) que l'égarement (al-dhalal), la croyance (al-iman) ou l'associationnisme (al- Shirk) - en effet Dieu a dit :

Si Dieu avait voulu, Il les aurait remis selon la guidance. Ne sois donc pas parmi les sans-loi ». (Coran, 6/35)

- « Mais Il égare qui Il veut et Il dirige qui Il veut. » (Coran, 16/93)
- «..Si ton Seigneur avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre, en totalité, auraient cru. » (Coran, 10/99)

- « Si Nous avions voulu, Nous aurions donné à chaque âme sa direction ». (Coran, 32/13)

- « Si Nous leur avions fait descendre des Anges, que les morts leur eussent parlé et que Nous leur eussions rassemblé toute chose (pour témoigner en ta faveur), il n'étaient pas gens à croire si ce n'est avec la volonté de Dieu. » (Coran, 6/111)

- « Il n'est donné à une âme de croire qu'avec la permission de Dieu. ». (Coran, 10/100)

Il existe d'ailleurs, beaucoup de texte scripturaires qui vont dans ce sens.
La volonté divine englobe également dans son caractère générale, toutes les épreuves qui s'imposent à l'homme. Dieu a dit :

- « Dis : Nous ne serons atteints que par ce que Dieu aura écrit, à notre endroit. » (Coran, 9/51)

- « Nul calamité n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit consigné dans un Écrit, avant que Nous les ayions crées. » (Coran, 57 /22)

- « Dis : Tout vient de Dieu, mais qu'ont-ils ces gens à ne comprendre presqu'aucune parole ?» (Coran, 4/78)



5. La responsabilité de l'homme quant à ses actes

Bien que Dieu soit le Créateur des choses, dont les actes de l'homme en font partie et que ce que veut Dieu est et ce qu'Il ne veut pas n'est pas, l'homme est responsable de ses actes et il en sera rétribué. Ceci constitue le quatrième principe. La connaissance de ce principe est déduite nécessairement de la foi. En effet l'un des fondements de la foi consiste à croire au jour du jugement où les hommes seront dirigés après avoir rendu les comptes au jour de la résurrection soit vers le Paradis soit vers l'Enfer. Aussi, il n'y a pas lieu de mentionner les preuves qui attestent ce principe et tout ce qui s'y rapporte car elles sont connues même par les gens du commun et des écoliers.



6. L'impossibilité de l'injustice pour Dieu

Le cinquième principe porte sur l'impossibilité de l'injustice pour Dieu. En effet Dieu est totalement exempt d'injustice et tous Ses actes sont de la justice et de la miséricorde. Dieu a dit :

- « Je ne serai être injuste envers les serviteurs. » (Coran, 50/29)

- « Plutôt que de Nous nuire ils étaient injustes envers eux-mêmes. » (Coran, 2/57)

- « Ton Seigneur ne sera pas injuste envers quiconque. » (Coran, 18/49)

- « Nous n'aurons pas été injustes envers eux mais ce seront eux les injustes. » (Coran, 43 /76)



7. Personne ne peut opposer d'argument au décret divin (al qadar)

Le décret (al qadar) ne peut servir d' argument à quiconque pour se dérober à sa responsabilité.

Dieu a dit :

« Dis : A Dieu appartient l'argument décisif. S'Il l'avait voulu, Il vous aurait dirigés tous. » (Coran, 6/149)

En réalité ce principe est nécessairement évident au regard de la religion! Car si le décret constitue un argument pour quiconque, Dieu n'aurait châtié personne. Aussi, comme la rétribution est effective et le châtiment est réel pour les mécréants conformément à leur responsabilité, tel que nous l'avions développé dans le cinquième principe, opposer le décret comme argument pour se décharger de la responsabilité et annuler la rétribution est une objection nulle et non avenue.

 

8. On ne L'interroge pas sur ce qu'Il fait


Le septième principe c'est qu'on n'interroge pas Dieu sur ce qu'Il fait, sur ce qu'Il créé et sur ce qu'Il veut d'une interrogation ayant le caractère d'une objection et d'une interpellation.

La preuve en est Sa Parole :

« Il ne Lui est pas demandé compte de ce qu'Il fait alors qu'Il leur est demandé compte. » (Coran, 21/23).

En réalité ce principe est clair et évident parce que celui qui interroge autrui et l'interpelle il le fait en tant que son supérieur ou parce que celui qui est interrogé a fait preuve d'ignorance ou de manquement ou d'abus. Or toutes les causes qui justifient les interrogatoires, les objections et les interpellations sont inexistantes à l'endroit de Dieu.

En effet Dieu est L'omniscient, le Sage auquel il est impossible d'attribuer l'ignorance ou le manquement. car II régit les affaires des créatures par Sa sagesse qu'on ne peut absolument pas embrasser. On n'en connaît d'ailleurs qu'une part infime. Puisque même les Anges rapprochés n'ont pu discerner la sagesse divine à propos de la création de l'homme et de l'octroi du vicariat sur la terre au fils d'Adam.

Dieu a dit à ce sujet :

« Quand ton Seigneur dit aux Anges : je vais placer sur la terre un vicaire - Y placeras-tu quelqu'un qui y sèmera le scandale et y répandra le sang alors que nous, nous glorifions Ta louange et proclamons. Ta sainteté? Il dit : Je sais ce que vous ne savez point. » (Coran, 2/30)

Par ailleurs, comme Dieu est le Seigneur et le Roi de toute chose et que tout ce qui est autre que Lui est soumis et assujetti à Dieu, on ne peut concevoir que Dieu puisse être sous le contrôle ou la direction de quiconque ou que quelqu'un puisse commander Dieu. car Dieu est trop sublime par rapport à ces considérations. Du reste, Dieu est le créateur et le Seigneur effectif de toute chose. Ce qu'Il ordonne dans le monde et ce qu'Il fait relève de son pouvoir exclusif de disposer de Ses possessions comme Il veut. S'il en est ainsi il devient impossible qu'on puisse L'interroger, L'interpeller ou Lui objecter quoi que se soit.


9. Lier les causes aux effets

Le huitième principe consiste en ceci : Ce que Dieu a décrété et arrêté à propos des actes de l'homme et de ses états il l'a fait selon des causes. Or la liaison entre les causes et les effets est une Suna divine qui régit tous les existants. C'est une loi générale qui les régit et il n'y a rien dans ce bas monde et dans la vie future qui n'advient sans cause. D'ailleurs le Saint Coran fait allusion à cette loi dans plusieurs versets, notamment lorsque Dieu dit :

«.. En l'eau que Dieu fait descendre du ciel par laquelle Il fait revivre la terre après sa mort. » (Coran,2/164)

Ainsi Il a fait descendre l'eau comme cause de la revivification de la terre. Il en va de même lorsque Dieu dit :

« Nous y faisons descendre de l'eau par laquelle Nous faisons sortir toutes sortes de fruits. » (Coran, 7/57)

En effet, les choses que Dieu a crées, Il les a crée selon des causes qu'Il a déterminées.

Donc Dieu est Le créateur de la cause et de son effet.

Dieu a dit :

« Combattez-les! Par vos mains, Dieu les tourmentera et les couvrira d'opprobre. » (Coran, 9/14)

Ainsi le Combat ici est la cause du châtiment que Dieu leur inflige. Dieu a également dit :

«.. Par laquelle Dieu dirige ceux qui cherchent Sa satisfaction dans les chemins du salut.» (Coran, 5/16)

« Ce Paradis vous a été donné en apanage pour prix de ce que vous faisiez. » (Coran, 7/43)

Ainsi les oeuvres sont une cause pour ..

Mais les causes sont cependant, multiples et variées. Il y a celles que tout homme reconnaît par sa nature innée comme l'accouplement qui est la cause de la procréation, comme la semence qui est la cause de la moisson, comme le manger qui est la cause du rassasiement, comme la boisson qui est la cause de l'étanchement de la soif. Il y a d'autres causes que certaines personnes discutent comme le fait de suivre la loide Dieu est une cause du bonheur dans ce bas monde et dans la vie future, le fait d'ignorer cette loi religieuse est une cause de malheur dans ce bas-monde et dans la vie future ou l'invocation (ad-doua) qui est une cause pour éloigner le mal et obtenir ce qui est demandé.

Il y a aussi des causes qui échappent à beaucoup de monde, comme les causes des événements sociaux et tout ce qui arrive aux nations : la prospérité, les humiliations, le progrès, le sous-développement, l'essor, les épreuves, le déclin, les défaites, les victoires etc.. Ces événements ont leurs causes qui impliquent ces résultats, lesquels ne peuvent manquer lorsque leurs causes interviennent. Elles ressemblent aux causes naturelles comme l'eau qui peut être tantôt liquide tantôt solide ou la pluie qui tombe.

Ce sont des événements qui ont leurs causes déterminées par Dieu. Lorsque ces causes interviennent ces événements se produisent. Toute la différence entre eux et les événements sociaux c'est que les causes des premiers sont précises de sorte qu'on peut prévoir la plupart de ces événements lorsqu'on connaît leurs causes. Quant aux autres, à savoir les événements sociaux, leurs causes, sont extrêmement nombreuses et enchevêtrées et il est difficile de prévoir avec exactitude leurs effets dans le temps même si on peut affirmer qu'ils se produiront à un moment ou à un autre. Il reste que la loi religieuse nous a indiqué dans de nombreux textes scripturaires l'efficience de cette loi générale, celle des causes et de leurs effets, et ce n'est pas le lieu ici de les mentionner de détail car notre dessein c'est d'en donner les principes.



10. Recourir aux causes et aux moyens

Croire au décret (al qadar) ne dispense pas de recouvrir aux causes et aux moyens et n'invite pas à l'inaction et à la paresse comme beaucoup d'ignorants le prétendent. Au contraire il invite à y recourir comme nous aurons l'occasion de le développer par la suite. Il suffit de rappeler ici ce que nous avons dit dans le huitième principe, à savoir que ce que Dieu a déterminé, Il l'a déterminé selon des causes. Donc toutes les causes et tous leurs effets relèvent des déterminations de Dieu.

Aussi, nous devons y recourir pour obtenir des résultats en fonction des liens qui existent entre les causes et leurs effets. D'ailleurs le fait de s'abstenir du recours aux causes c'est au fond, se détourner de la loi de Dieu, la contester et la déprécier. Parce que la loi religieuse en islam a fait de la foi et des bonnes oeuvres des causes en faisant dépendre d'elles des résultats comme la félicité, le bonheur, le succès, l'agrément de Dieu et l'entrée au Paradis, au même titre qu'elle a fait de l'impiété, des actes de désobéissance et de l'opposition à la loi religieuse des causes dont dépendent des résultats comme le malheur, le courroux divin et l'entrée en Enfer.

Aussi, celui qui se détourne de ces causes se dépouille de la foi; il ne lui sert à rien de prétendre fallacieusement : Ce qui a été décrété se produira, peu importe mon recours au non aux causes! Ceci parce que Dieu a promis le succès en recourant à des causes précises. Donc il faut y recourir. Celui qui veut obtenir ces effets sans leurs causes, est semblable à celui qui veut des enfants sans se marier.

Toutefois on doit savoir ici que recourir aux causes et aux moyens ne signifie pas que le coeur doit s'y attacher et croire que géces causes aboutiront inéluctablement à leurs résultats. Car dans toutes les créations il n'y a aucune cause qui conduit inéluctablement à son effet. Car il faut l'intervention d'autres causes et l'élimination de certains empêchements pour que la cause conduit à son effet. C'est pourquoi le coeur doit s'appuyer uniquement sur Dieu pour obtenir l'effet, non sur les simples recours à la
cause.



11. Objections et réponses

On dira peut être par objection aux principes évoqués que les actes de l'homme s'effectuent selon sa volonté et son libre choix. Dieu a dit :

« Quiconque le veut qu'il soit croyant et qui- conque le veut, qu'il soit infidèle. » (Coran,18/29)

Il a dit aussi :

« Pour ceux qui veulent, parmi vous, suivre la voie droite. » (Coran, 81/27)

Donc la volonté de l'homme a un effet sur la production de l'acte. C'est pourquoi les actes de l'homme lui sont attribués et il
doit en répondre et être sanctionné pour ses actes. Dieu a dit :

« Où chaque âme recevra le juste prix de ce qu'elle se sera acquis. » (Coran, 2/281),

« à chaque âme, ce qu'elle se sera acquis et contre elle ce qu'elle se sera acquis. » (Coran,2/286) ;

« Vous ne recevrez exactement que vos rétributions ». (Coran, 3/172)

La preuve en est que le fou ne répond pas de ses actes parce qu'ils ne procèdent pas de lui par une volonté effective. Par conséquent le fait de dire que les actes de l'homme sont crées par Dieu et produits selon la volonté divine ne s'accorde pas avec les réalités que nous venons d'évoquer.

La réponse à cette objection consiste en ceci : L'homme accomplit réellement ses actes et il possède une volonté réelle et non pas figurée. Mais sa volonté est créée par Dieu. Elle est donc la cause de la production de l'acte de l'homme.

Or Dieu est le créateur de la cause et de son effet et le fait que l'homme agit avec sa volonté ne fait sortir son acte du cadre néral de la création des choses par Dieu. Ainsi, Les vaisseaux sont fabriqués de la main de l'homme. Mais Dieu en est leur créateur comme Il est le créateur de la main de l'homme et de sa volonté :

« Nous avons crée pour eux semblables vaisseaux sur quoi ils montent. » (Coran, 36/42)

C'est-à-dire les vaisseaux. De même les maisons sont fabriquées par l'homme. Pourtant Dieu en est le créateur :

« Dieu vous a procuré, dans vos maisons, un lieu habitable, Il vous a procuré, dans les peaux des bêtes des maisons (tentes) que vous trouvez légères le jour où vous vous déplacez et le jour ou vous vous fixez. » (Coran, 16/80)

Donc la volonté de l'homme a un effet dans la production de l'acte en tant qu'elle est une cause mais elle n'a pas d'effet au plan de la Création de l'acte lui-même et de sa réalisation effective. Car il n'y a pas dans l'existence une cause parfaite qui implique l'existence inéluctable de l'acte. Donc même si le législateur distingue entre ce qu'Il crée comme actes de l'homme où intervient la médiation de sa volonté et ce qu'Il crée sans la médiation de sa volonté comme dans le cas des actes de l'homme endormi et du dément, cette distinction n'implique pas que les actes de l'homme raisonnable et libre dans son choix soient soustraites au cadre général de la création des choses par Dieu. Parce que ce caractère général de la création divine est un principe catégorique contre lequel on ne peut pas concevoir un opposé ni imaginer qu'il puisse souffrir d'une exception quelconque.

Notre reconnaissance d'une telle distinction ne doit pas se faire au détriment du caractère général et absolu de la création divine, ni doit porter atteinte à ce caractère absolu en y introduisant une exception. Tout le secret de la question réside dans le fait que la volonté de l'homme est créée. En effet il s'agit d'une volonté appropriée à la créature. Il est inconcevable qu'elle soit absolue. Au contraire, comme le reste des créatures, elle a besoin de s'appuyer sur la volonté de Dieu et de Son libre vouloir absolu.


Une autre objection à réfuter :

On pourrait également faire l'objection suivante : Si Dieu veut la désobéissance de l'homme et ne veut pas son obéissance comment Il l'a voulu des autres créatures ?

La réponse à cette objection est la suivante :

Nous avons souligné que la guidance, l'égarement, l'obéissance et la désobéissance procèdent de la volonté de Dieu. Ceci constitue un principe catégorique. Nous avons indiqué également que la responsabilité de l'homme pour ses actes est également un principe catégorique. Or les données catégoriques ne souffrent d'aucune contradiction, même si elle nous paraît à nous comme une contradiction. Donc, il nous suffit de nous en tenir à ces données catégoriques et d'y croire absolument et sans exception. Il nous suffit de dire ici que la question du décret (qadar) et de l'arrêt (qadha) se rapporte aux attributs divins comme la science, la sagesse, le pouvoir de créer et la volonté. Ainsi, de même que nous sommes incapables d'embrasser les attributs divins, de même que nous sommes impuissants à embrasser le mystère du décret divin.

Or le mystère du décret divin c'est que Dieu a égaré, a guidé, a rendu malheureux, a rendu heureux, a fait mourir, a fait vivre, etc. Parmi les manifestations de Sa volontéen l'homme et que malgré cela l'homme est responsable de ses actes autant qu'ils procèdent de lui par la médiation de Sa volonté et de Sa puissance.

Or s'il n'est pas préjudiciable à l'homme d'être impuissant à sonder et à embrasser les mystères du décret divin du fait de cette impuissance, il se rapporte aux attributs de Dieu il lui est préjudiciable que son impuissance puisse le conduire à nier certains principes catégoriques que nos avons évoqués au sujet du décret divin. Aussi, il se doit de s'y attacher et de ne pas s'en démarquer. D'ailleurs le secret sera dévoilé à l'homme au jour de la Résurrection et il saura alors des mystères du décret ce qu'il a ignoré dans cette vie.

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27 octobre 2006 5 27 /10 /octobre /2006 16:29
Le Livre de la Mère des Articles de Foi et ce qu'elle Contient comme Principes
 
 
 

Tiré de al Murchid al Mu'in, de ibn 'Achir
 
(voir plus bas sa biographie)

 






14 (les attributs suivants) sont nécessaires pour Allah : (1) l’Existence, (2) le fait d’être sans début, | (3) de même que la Permanence dans l'Existence, (4) l'Indépendance absolue et qui englobe tout,

 




15 (5) être Différent de Sa création sans similitude, | (6) l’Unité dans Son Entité, Ses attribut, et Ses actions,

 



 


16 (7) la Puissance, (8) la Volonté, (9) la Connaissance, (10) la Vie, | (11) l’Ouïe, (12) la Parole, et (13) la Vue. Ce sont les (attributs d'Allah) nécessaires.



 


17 et les opposés de ces attributs sont impossibles (pour Allah) : | (1) la Non-existence, (2) avoir un commencement - ceux-ci sont seulement pour des choses créées,

 


 


 


18 (3) de même se fondre dans la non-existence et (4) être dans le besoin (d’une chose) sont également comptés, | (5) qu'Il ait un semblable, (6) la négation de Son Unité,

 


 



 


19 (7) l’incapacité (à effectuer des actions contingentes), (8) être forcé (à agir), (9) l’ignorance, (10) la mort, | (11), la surdité, (12) le mutisme, (13) la cécité et le silence.

 


 



 


20 il est possible (pour Allah) et dans Son droit d'accomplir des actions contingentes | - toutes - et aussi les laisser (ineffectuées) dans la non-existence.

 


 



 


21 Son existence a une preuve concluante : | Le besoin de tout ce qui est créé d’un Formateur.

 


 



 


22 si l'univers avait commencé par lui-même | l'égalité et la prépondérance se réuniraient (en même temps *).

 


 


(* c.-à-d. la métaphore ici fait référence à une balance ancienne à deux plateaux, qui à la fois pencherait d’un coté (ce qui représente l'existence) et en même temps serait équilibrée (signifiant la non-existence). L'idée ici est que quelqu'un doit bien placer un poids sur un des plateaux de la balance afin qu’il y ait prépondérance d’un des cotés. En d'autres termes, quelqu'un doit choisir l'état d'existence pour un phénomène physique particulier un moment particulier puisque ce phénomène physique ne pourrait pas choisir sa propre existence puisqu'il n'était pas présent avant qu'il ait été créé.)


 


23 mais, c'est impossible. Et le commencement de l'univers | est dérivé (de l’observation des) changements des attributs (qui définissent les parties de l'univers) et (savoir que les attributs sont) intrinsèquement liés (aux essences).

 


 



 


24 si le fait d’Être sans début n'était pas Son attribut nécessaire, | (le fait d’) avoir un commencement obligerait à une boucle infinie ou à une régression.

 


 



 


25 s’Il pouvait passer par la non-existence, Son attribut d’être sans début serait nié. | S'Il était semblable à la création, le fait qu’Il ait commencement aurait certainement été vraie.

 


 



 


26 si l'indépendance n’était pas Son attribut nécessaire, il serait dans le besoin (d'un Formateur Lui-même). | S'Il n'avaient pas été Un, Il n’aurait aucune capacité (à effectuer des actions).

 


 



 


27 s'Il n’était pas vivant, voulant, sachant, | et puissant, vous ne verriez pas un monde (empli de création merveilleuse).

 


 



 


28 la deuxième partie des six postulats si…alors ci-dessus sont fausses. | Ainsi, (cela implique que) la première partie l’est également (fausse).

 


 



 


29 l’Ouï, la Vue, et la Parole | sont déduites par transmission (dans les sources premières) et conviennent également à Sa Perfection.

 


 


 


30 si une chose contingente possible était impossible ou nécessaire, | elle obligerait à un changement des réalités (du monde physique).

 


 


 


31 (les attributs suivants) sont nécessaires pour les nobles messagers: (1) l’exactitude, | (2) la fidélité dans l'obéissance, et (3) la transmission du message en toute vérité,

 


 


 


32 (les attributs suivants) sont impossibles (pour les messagers) : (2) le mensonge/ la malhonnêteté, (2) agir dans la désobéissance, | et (3) la non transmission. (Alors comprend donc) ô (toi) l’intelligent (et intelligence est également compté par beaucoup en tant qu’attribut nécessaire des messagers).


 


33 il est possible et dans leur droit d'être décrit par tout attribut (humain normal) | qui ne diminue pas (leur capacité de transmetteurs), comme la petite maladie.

 


 


 


34 s'ils n'étaient pas véridiques, il serait nécessaire | que Allah ait menti en attestant d’eux –

 


 



 


35 puisque leurs miracles sont comme Sa parole, qui est vraie : | « Cet esclave (à Moi) a dit la vérité dans tout ce qu’il rapporte. »

 


 



 


36 si la transmission était niée ou qu’ils trahissaient la confiance (en désobéissant), cela impliquerait | que l'acte interdit soit transformé en acte d'obéissance pour eux (puisque nous sommes invités à les imiter eux et que tous les actes sont arbitraires).

 


 




37 le fait qu’il soit permis qu’il leur arrive des afflictions humaines est l'argument contre ceux (qui nient les prophètes, cela à cause de leur douce nature). | Et que ces états normaux leur arrivent réellement (est la preuve qu'ils sont possibles pour eux) et la sagesse derrière ceci est de consoler les messagers (et d’informer les autres de la valeur basse de ce monde par rapport à l’au-delà).

 


 



 


38 et la déclaration : Il n'y a aucun dieu à part d'Allah | (et) Muhammad est l’Envoyé de Dieu


 


39 rassemble toutes ces significations (mentionnées ci-dessus). | Pour cette raison, on la considère comme le signe de la foi.

 


 



 


40 et cette déclaration est le meilleur de tous les types de dhikr (rappels) prononcés. | Ainsi, faites en votre occupation durant toute votre vie et vous serez victorieux dans l’acquisition du trésor.

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Qui est Abdelwahid ibn Ashir?

 
 
 
 

Abû Mâlik ‘Abdul Al-wâhid Ibn Ahmad Ibn ‘Ali Ibn ‘âshir Al-ansârî (d’origine médinoise puis andalouse), naquit en 990 de l’hégire (1582), il vécut à Fès et mourut en 1040 de l’hégire (1631).

 

Il était juriste, savant pieu et vertueux, il apprit le Coran de l’Imâm Abî Al-‘abbâs Ahmad fils du juriste Sidi ‘Uthmân Al-lamtî, il apprit les sept lectures (al-qirââtu) de l’Imâm  Abî Al-‘abbâs Ahmad Al-kafîf puis de l’Imâm et savant Abî ‘Abdillah Muhammad A-sharîf Al-marrî at-tilimsânî.

 

Il appris la grammaire de plusieurs grands savants de son temps comme le Mufti de Fès : Abû ‘Abdillah Ibn Al-qâsim Al-qassâr Al-qaysî et l’Imam Ibn Al-qâdî…

Il pris les sciences du hadîth de l’Imâm Al-qassâr, de l’Imâm Ibn ‘azîz, de l’Imâm Ibn Al-qâdî, de l’Imâm Safiyy Ed-dîn Muhammad Ibn Yahyâ Al-‘Izzî Al-shâfi‘î en orient (lors de son pèlerinage en 1008 de l’hégire) et de beaucoup d’autres.

Il étudie le Muwatta’ de l’Imâm Mâlik sur l’Imam Sidi Abî ‘Abdillah Muhammad Al-jinân, et Shamâil At-tirmithî sur l’Imâm et Shaykh  Sidi Abû Al-hasan ‘Ali Al-btîwî.

Il avait accumulé les connaissances en science du Coran, en grammaire, en interprétation du Coran, en logique, en mathématique, en Usûl et en plusieurs autres disciplines. Parmi ses disciples et élèves les plus connus : Abû ‘Abdillah Muhammad Ibn Ahmad Mayyâra (auteur de la mudawanna qui commente et explique le matn d’Ibn ‘âshir), le Shaykh ‘Abdelqâdir  Al- fâsî , Abu Al-‘abbâs Ahmad Ibn ‘Ali As-sûsî…

 

Il était un ascète, un mudjâhid et un soufi pieu.

 

Parmi ses ouvrages : « le matn : Al-murshidu al-mu‘înu ‘alâ ad-darûrî min ‘ulûmi ed-dîn » : qui eut un succès important au Maghreb ainsi qu'en Afrique sub-Saharienne où il fut, et est toujours appris et récité dans les assemblées et dans les mosquées, « Tanbîhu Al-khillâni fî ‘Ilmi rasmi Al-Qur-ân », « ’Ilmu Ar-rub‘i al-majîdi »,  « shifâu al-qalbi al-jarîhi fî sharhi burdati al-madîhi » et d’autres…

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